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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 7.1892

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Nr. 1
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Michel, Émile: Les Cuyp, 1: une famille d'artistes hollandais
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https://doi.org/10.11588/diglit.24660#0016

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

voisinage. Les autres arts n’y étaient cependant pas délaissés et les
stalles de bois sculpté qui décorent la grande église ont rendu
justement célèbre le nom de Jan Terwen (Jeannin de Thérouenne)
qui les a exécutées en 1540. Avec leurs figures élancées, leur ornemen-
tation pleine de goût et de caprice, avec leurs frises gracieuses où de
petits anges entremêlent leurs jeux et leurs danses aux flexibles
rinceaux, ce sourire de la Renaissance italienne égaré en ces parages
y semble tout à fait imprévu. En revanche, la peinture, qui d’ailleurs
apparut assez tardivement à Dordrecht, n’y a jamais eu d’école
comme à Utrecht, à Amsterdam, à Harlem ou à La Haye. Mais à côté
des nombreux élèves que Rembrandt y a comptés et qui pour la
plupart la quittèrent dès leur jeunesse pour résider à Amsterdam,
nous y rencontrons du moins une famille de peintres qui, après s'y
être fixés, y ont toujours vécu, celle des Cuyp, dont le dernier et le
plus illustre représentant devait rendre son nom inséparable de
celui de sa ville natale.

Cette famille des Cuyp était originaire de Yenlo et le premier de
ses membres qui nous soit connu, Gerrit Gerritsz, était appelé à
devenir le père d'une nombreuse lignée. Nous le trouvons établi à
Dordrecht et inscrit à la Gilde de Saint-Luc dès le 19 janvier 1585.
Le 3 février de l’année suivante, il y épousait Geertgen Mathyszen,
déjà veuve d’un certain Bernaert Pilgrim. Gerrit avait, paraît-il,
quelque talent dans sa profession, car à diverses reprises, il était
chargé de travaux pour la ville. Les comptes de cette ville nous
apprennent, en effet, qu’en 1605 il recevait la commande d’un vitrail
offert par elle à l’église de Woudrichen, et la même année il entre-
prenait aussi pour elle plusieurs travaux de peinture. En 1618,
nouvelle commande d’un vitrail aux armes de Dordrecht pour l’église
de Nerwaart ; enfin en 1627 il touchait une somme de 924 L. pour
des réparations faites à des vitraux et à des peintures. Ayant perdu
en 1601 sa première femme qui lui avait donné six enfants, il se
remariait, dès le 30 juin de l’année suivante, avec la veuve d’un
hallebardier de laquelle on sait qu’il eut au moins deux enfants. La
vocation matrimoniale de Gerrit était si prononcée qu’il ne pouvait
se résigner à vivre seul, et vingt ans après, ayant perdu cette seconde
femme, le 22 avril 1622, il en prenait coup sur coup une troisième le
2 juillet 1623, une quatrième le 3 décembre 1624, et une cinquième
le 26 octobre 1625. A voir la multiplicité de ces veuvages et de ces
unions qui se succèdent avec une telle rapidité, on serait tenté de
croire à quelque erreur résultant d’une similitude de noms. Mais les
 
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