Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 7.1892

DOI issue:
Nr. 1
DOI article:
Maindron, Maurice: La collection d'armes du Musée du Louvre, 2
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24660#0032

DWork-Logo
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
LA COLLECTION D’ARMES DU MUSÉE DU LOUVRE. 25

Touraine où il était resté enfoui sans doute de longues années avant
qu’on en eût connaissance. Exposé en 1890 à l’Exposition de Tours,
il fut examiné et décrit par M. Léon Palustre qui le signala à M. E.
Molinier. Celui-ci réussit à l’acquérir pour les collections du Musée
du Louvre et en donna la description et l’histoire dans le Bulletin des
Musées, où il est figuré. Nous l’avons nous-même représenté et décrit
dans la Revue des Arts décoratifs.

Ce glaive est du type vulgairement dit « langue de bœuf », ce
qui est une expression vicieuse, ca r ce vocable désigne à vrai dire
une arme d’hast; il convient de dire : sandedei ou cinquedea, comme
font les Italiens. C’est, du reste, un type d’arme italienne, en somme
assez mal connu. Les sandedei étaient probablement des armes
d’honneur, de parement, de chasse peut-être ; on les portait dans
des gaines de cuir largement ciselées et gaufrées. Vraisemblable-
ment ce devaient être des épées de gala que l’on portait devant les
souverains, les grands seigneurs, pendant les cérémonies.

La sandedei du marquis de Mantoue est d’une longueur peu
commune dans ces sortes d’armes ; elle mesure 70 centimètres du
pommeau à la pointe, la lame ayant 58 centimètres 5 millimètres de
long. Sa fusée est formée d’un double massif de corne, séparé lui-même
de la fusée par une double feuille de cuivre dont la tranche dépasse
latéralement, revêtu de deux plaques d’ivoire d’éléphant ; la partie
supérieure, d’abord rétrécie et retaillée en deux légersergots, s’élargit
ensuite’ en queue de paon pour former le pommeau. Toute cette
poignée est latéralement bardée d’une bande de cuivre doré chargée
de fleurons et d’une inscription estampée ainsi conçue :

NUNQUAM POTEST NON-ESSE VIRTUTI LOCOS (pour loCUS).

Trois rosaces de cuivre ajourées sont alignées sur la fusée, et
quatre groupées sur la région du pommeau, la plus grande occupant
le milieu. Ces rosaces, répercutées sur les deux faces, correspondent
à des trous traversant les assises de la fusée et la soie, de telle sorte que
Ton voit le jour à travers leurs fénestrations. La garde très simple,
sensiblement arquée, faite d’acier gravé et doré, pince la lame en son
talon qui y est rivé par des goupilles, et infléchit ses quillons vers les
tranchants qu’ils ne dépassent que légèrement. Ces quillons vont en
s’amincissant progressivement vers leurs extrémités, surtout en
épaisseur. Les gravures à la pointe, que l’usure a rendues frustes,

VII. — 3e PÉRIODE. 4
 
Annotationen