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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 7.1892

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Nr. 1
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Maindron, Maurice: La collection d'armes du Musée du Louvre, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24660#0035

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28

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

mesure, de Battista del Porto, dit le Maître à l’oiseau. Que l’on
regarde son Saint Sébastien et certains personnages d’Hercule de
Fideli ou de Sesso, même afféterie, même disproportion de stature,
même recherche des effets obtenus en faisant hancher, contourner les
corps à l’excès. L’Ecole de Fontainebleau nous offre des compositions
similaires, notamment les panneaux de l’histoire de Jason par
Léonard Thiry, gravés par René Boivin.

A la suite de quelles vicissitudes la sandedei du marquis de
Mantoue est-elle venue en France, et à quelle époque? C’est ce que
nous ne saurons sans doule jamais. Fut-elle perdue par François II
à la grande débandade de Fornoue? Cela est peu probable, l’armée
de Charles VIII s’estima heureuse d’opérer sa retraite au prix de la
perte de tous ses bagages, et le Roy lui-même y perdit son épée que
Louis XII réclama plus tard aux Vénitiens. Si le marquis François
avait perdu sa sandedei dans la bagarre, nul doute qu’on ne l’eût
appris le jour même; et celui qui l’aurait- trouvée n’aurait point
manqué de s’en faire gloire. L’histoire de la canne de Don Francisco
de Melo, perdue à la bataille de Rocroy et qui fut le sujet d’un
poème, est pour nous montrer la valeur qu’on attache à de sem-
blables trophées.

Nous croyons plutôt que la sandedei du Louvre fut volée dans le
palais de Mantoue lors du pillage de cette ville par les Allemands
des lieutenants de Colalto, Gallas et Altringer, pendant la guerre
de Trente ans. Sirot, qui s’y trouvait, raconte que dans le cabinet
du marquis, où étaient réunies des richesses d’art sans nombre, on
marchait dans le cristal de roche jusqu’à mi-jambe, mais il ne parle
pas de ce glaive. Peut-être encore fut-il emporté par Nevers quand il
abandonna sa ville aux Impériaux. Il est encore possible que la san-
dedei du marquis de Mantoue ait été prise par les Autrichiens lors
de leurs spoliations plus récentes en Italie, ou même par des soldats
français au retour d’une campagne d’Italie, de la dernière même qui
a valu à la collection Resmann de s’enrichir de cette admirable épée
à oreilles qui est la gloire de sa galerie.

Une autre sandedei, exposée à côté de celle du marquis de
Mantoue, beaucoup plus courte, présente, sur sa lame divisée en
compartiments parallèles et diminuant de nombre vers la pointe,
des figures et décorations incrustées d’or, sur le fond d’acier bleui,
suivant la méthode des azziministes. Cette belle arme, qui date des
premières années du xvie siècle, est complète, avec son fourreau de
cuir gaufré et son petit couteau en batardeau muni d’un manche
 
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