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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 7.1892

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Ephrussi, Charles: Simon-Jacques Rochard (1788 - 1872), 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24660#0061

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52

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Il avait réuni sept œuvres de Watteau, tableaux ou esquisses, et
son catalogue donne sur chacune quelques appréciations dignes d’un
homme du métier. Ainsi, à propos d'Un bal champêtre : « Rien de
plus intéressant, de plus ingénieux, de mieux composé, de mieux
coloré, de plus élégant que cette charmante scène, qui réunit toutes
les qualités, couleur et expression... Un de ses tableaux vient
d’être vendu 21,000 francs à la vente du cardinal Fesh à Rome ». Et
à propos du Nid d’oiseaux de la collection de Jullienne : « Il est difficile
de trouver un tableau de ce maître dans un si bel état de conserva-
tion ; car il peignait légèrement, avec des glacis, et quand ses
œuvres passent une fois par les mains meurtrières des soi-disant
restaurateurs de tableaux, elles sont perdues. Les tableaux de
Watteau sont très rares aujourd’hui. Cette jolie composition est
pleine d’expression ; l’attitude de la jeune femme est gracieuse, et la
couleur de sa casaque produit un excellent effet. Le groupe de figures
en arrière est bien touché et bien dessiné. On a gravé trois volumes
in-folio d’après les ouvrages de ce maître si renommé. » A ces deux
morceaux se joignaient un Déjeuner champêtre; une esquisse du Départ
pour Cythère, dont Rochard signale la couleur toute vénitienne; une
Pastorale, de la vente Denon, dont il est parlé dans la lettre de
Mérimée; un Homme qui joue du flageolet, une Jeune femme qui l’écoute,
reproduits par la gravure; enfin le tableau gravé sous ce titre : Les
Charmes de la vie. Ainsi pénétré de ce maitre charmant, Rochard en

Rochard, qui charge Mérimée de rechercher pour lui des œuvres du maître :

« Sans doute, écrit Léonor, les Watteau sont fort rares : cependant Saint a pu
s’en procurer pour peu d’argent. Il y en avait un qui était fort endommagé de
repeints. Il a eu la patience de les enlever avec le vieux vernis qui recouvrait ce
tableau et il en a fait un objet digne d’intérêt.

. « La vente du cabinet de M. Denon doit avoir lieu bientôt. J’ai reçu il y a

peu de jours de M. Brunet, neveu du défunt, le triple catalogue des Tableaux,
Estampes et Curiosités antiques. Je crois bien que les Watteau seront hors de
prix. »

Malgré tout, Mérimée n’a pour Watteau qu’un amour platonique; il néglige
l’occasion d’acquérir une étude de lui pour.vingt francs.

. « J’ai aperçu dernièrement une esquisse de Watteau dans une mauvaise

boutique de croûtes. Je l’ai bien examinée. Elle est bien de lui, mais de ses
premiers temps et c’est une maquette faite en peu de temps, de sorte que cela n’a
nullement l’esprit que Watteau mettait dans ses tableaux. C’est aux attitudes
seulement que je l’ai reconnue et à la composition. On me l’a faite 20 francs, j’en
ai offert cent sous (et je n’ai pu l’obtenir), par honneur pour la mémoire de
Watteau; je l’ai laissée quoique persuadé de l’originalité par la facilité de
Texéculion. »
 
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