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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
sons. Aussi ce livre éclaire d’un jour tout nouveau l’art céramique
deFaenza et recule d’une façon considérable la date de l’introduction
de l’émail en Italie, grâce aux fouilles que l’auteur a pu suivre et
qui ont mis au jour des pièces auxquelles il a pu assigner une
date certaine.
Mais le professeur F. Argnani se montre fort en colère contre
A. Jacquemart qui, ayant méconnu le rôle important joué par
Faenza à l’origine de l’art céramique italien, avait fait commencer
celui-ci assez tard, attribuant ce rôle à Deruta ainsi qu’à CafFa-
giolo, ce qui est une erreur. Aussi emploie-t-il tout un chapitre à
une réfutation qui n’atteindra pas la mémoire de notre regretté
collaborateur.
Quant à un atelier de Caffagiolo, établi dans un château des
Médicis, l’auteur en nie l’existence. J. Labarte, parmi nous, s’était
rendu difficilement à l’évidence des signatures, sans soupçonner le
tour que feraient prendre à la question les auteurs faentins qui y
apportent une âpreté qui rappelle les anciennes querelles des petites
républiques italiennes de jadis. Les Marches contre la Toscane.
Un dernier livre italien s’occupe d’un atelier tenu chez nos
amateurs en médiocre estime, mais fort apprécié dans son propre pays,
le royaume de Naples. Les Maioliche di Castelli de M. Vincenzo Bindi,
après un chapitre consacré à l’art céramique dans les Abruzzes
jusqu’au xvie siècle, relatent des documents très complets sur les
divers membres de la famille Grue qui, au xvne siècle, donnèrent un
certain éclat à l’art traditionnel de la faïence peinte, que l’influence
chinoise devait transformer au siècle suivant. Une admiration enthou-
siaste, qui nous fait un peu sourire, anime le livre de M. Y. Bindi,
et nous ne saurions lui comparer que celle de quelques-uns de nos
japonisants modernes pour les œuvres de l’empire du Nippon.
Un dernier livre, français celui-là, qui ne s’occupe que des
œuvres datées que l’auteur a étudiées en Italie et en France, nous
apporte des documents certains sur la Céramique italienne au xve siècle.
Si M. Émile Molinier ne nous signale aucune pièce qui soit anté-
rieure aux premières œuvres de Luca délia Robbia, il nous en donne
de contemporaines et tend à nous montrer que l’emploi de l’émail
était trop universellement adopté aux environs de l’année 1438 pour
que le célèbre sculpteur florentin l’ait inventé.
Parmitoutes les pièces datées, qui consistent surtout en carrelages,
dont le plus ancien est de 1440 et se trouve à Naples, nous nous
étonnons que M. E. Molinier, qui les connaît aussi bien que nous,
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
sons. Aussi ce livre éclaire d’un jour tout nouveau l’art céramique
deFaenza et recule d’une façon considérable la date de l’introduction
de l’émail en Italie, grâce aux fouilles que l’auteur a pu suivre et
qui ont mis au jour des pièces auxquelles il a pu assigner une
date certaine.
Mais le professeur F. Argnani se montre fort en colère contre
A. Jacquemart qui, ayant méconnu le rôle important joué par
Faenza à l’origine de l’art céramique italien, avait fait commencer
celui-ci assez tard, attribuant ce rôle à Deruta ainsi qu’à CafFa-
giolo, ce qui est une erreur. Aussi emploie-t-il tout un chapitre à
une réfutation qui n’atteindra pas la mémoire de notre regretté
collaborateur.
Quant à un atelier de Caffagiolo, établi dans un château des
Médicis, l’auteur en nie l’existence. J. Labarte, parmi nous, s’était
rendu difficilement à l’évidence des signatures, sans soupçonner le
tour que feraient prendre à la question les auteurs faentins qui y
apportent une âpreté qui rappelle les anciennes querelles des petites
républiques italiennes de jadis. Les Marches contre la Toscane.
Un dernier livre italien s’occupe d’un atelier tenu chez nos
amateurs en médiocre estime, mais fort apprécié dans son propre pays,
le royaume de Naples. Les Maioliche di Castelli de M. Vincenzo Bindi,
après un chapitre consacré à l’art céramique dans les Abruzzes
jusqu’au xvie siècle, relatent des documents très complets sur les
divers membres de la famille Grue qui, au xvne siècle, donnèrent un
certain éclat à l’art traditionnel de la faïence peinte, que l’influence
chinoise devait transformer au siècle suivant. Une admiration enthou-
siaste, qui nous fait un peu sourire, anime le livre de M. Y. Bindi,
et nous ne saurions lui comparer que celle de quelques-uns de nos
japonisants modernes pour les œuvres de l’empire du Nippon.
Un dernier livre, français celui-là, qui ne s’occupe que des
œuvres datées que l’auteur a étudiées en Italie et en France, nous
apporte des documents certains sur la Céramique italienne au xve siècle.
Si M. Émile Molinier ne nous signale aucune pièce qui soit anté-
rieure aux premières œuvres de Luca délia Robbia, il nous en donne
de contemporaines et tend à nous montrer que l’emploi de l’émail
était trop universellement adopté aux environs de l’année 1438 pour
que le célèbre sculpteur florentin l’ait inventé.
Parmitoutes les pièces datées, qui consistent surtout en carrelages,
dont le plus ancien est de 1440 et se trouve à Naples, nous nous
étonnons que M. E. Molinier, qui les connaît aussi bien que nous,