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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 7.1892

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Nr. 2
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Darcel, Alfred: La céramique italienne d'après quelques livres nouveaux, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24660#0159

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LA CÉRAMIQUE ITALIENNE.

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puisqu’il les a publiées *, ait omis certaines faïences peintes, sorties
certainement de l’atelier de Luca et qu’il est facile de dater. Il s’agit
de l'encadrement du tombeau de l’évêque Benedetto de Frederighis,
mort en 1450, qui existe dans l’église de San-Francesco-di-Paolo,
aux portes de Florence, tombeau dont parle Yasari.

Cet encadrement, formé de quarante éléments, sur lesquels un
ruban dessine des ovales qui circonscrivent des bouquets de fleurs —
chose rare au xve siècle — et de fruits, a cela de particulier que les
briques dorées sur lesquelles s’enlèvent les ovales sont indépendantes
de ceux-ci, les uns et les autres étant découpés suivant les contours
des rubans. Ce détail de fabrication suffirait, ce nous semble, pour
authentiquer, à défaut du style, la lunetta, comme disent les Italiens,
exposée dans la maison de l’QSuvre-du-Dôme, à Florence. Les figures
de Dieu le Père bénissant, et des deux anges qui l’accompagnent, sont
peintes sur des plaques de faïence découpées suivant leurs contours.
Sans pouvoir assigner une date à cette œuvre importante, nous la
croyons volontiers de la même période d’essai dont témoigne le
tombeau de B. de Frederighis où Luca a associé d’une façon si heureuse
la majolique et la sculpture en marbre : association à laquelle il n’est
point revenu, abandonnant le marbre, ce que nous regrettons pour
le plaisir de nos yeux, et la peinture sur émail, pour s’adonner à
la pratique des terres cuites émaillées. Mais les deux œuvres acci-
dentelles, peut-être avec les disques d’Or San-Michele, cités aussi
par Yasari, assignent à la peinture céramique décorative telle
que nous la voyons à Florence, une place à part et un rôle qui fut
trop tôt abandonné.

Un livre qui nous arrive de Naples à l’heure même où nous
résumons nos études, montre que le rôle de l’atelier des Robbia dans
la peinture céramique fut plus considérable et de plus longue durée
qu’on ne le croit. M. G. Tesorone, directeur de l’enseignement
technique au Musée-école d’art industriel de Naples, dans un mémoire
composé avec une méthode et une rigueur scientifiques que l’on ne
saurait trop louer, démontre que les dalles de marbre qui revêtent
aujourd’hui le sol des loges de Raphaël, au Yatican, remplacèrent sous
le pontificat de Pie IX un pavage primitif sorti de l’atelier florentin.
A l’aide des souvenirs, très précis, d’un ancien serviteur papalin, de
recherches dans tout ce qui a été publié d’écrits et d’estampes sur les

d. J. Cavallucci et E. Molinier, Les Delta Robbia, p. 31. Librairie de l’Art, in-4°,
Paris, 1884.
 
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