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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 7.1892

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Nr. 2
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Darcel, Alfred: La céramique italienne d'après quelques livres nouveaux, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24660#0164

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148

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Mais il ne suffisait pas de posséder des vaisselles émaillées, et de
reconnaître leur supériorité sur celles qui étaient simplement
vernies pour avoir le secret de la composition de la nouvelle
couverte. Il est donc permis de croire à l’entrée d’ouvriers major-
cains apportant leurs recettes, dans quelque atelier italien. Notons
cependant que la présence des reflets métalliques sur les pièces
italiennes d’un archaïsme relatif, ne suffit pas à autoriser cette
croyance, car nous trouvons l’émail stannifère sur des faïences
d’une époque bien antérieure, ainsi que nous l’allons montrer.

Nous ferons peu de compte des affirmations d’auteurs faentins
de la fin du siècle dernier ou des commencements de celui-ci cités
par C. Malagola, sur des armoiries et des inscriptions en majolique
datant du xine siècle, qui auraient existé à Faenza. Ces témoins
d’une antique industrie pouvaient fort bien n’être que ce qui est
qualifié de mezza-majolica par les auteurs italiens. Ils désignent
ainsi des pièces de terre rouge recouvertes de terre blanche de
Vicence ou de Sienne, puis décorées de peintures violettes, vertes
ou bleues, avec des traces de jaune. Mais nous trouvons dans le livre
de F. Argnani des preuves irrécusables de l’emploi de l’émail à la
fin du xive siècle.

Pendant les fouilles exécutées dans l’ancien palais Manfredi, on
découvrit un grand nombre de fragments de brocs de mezza-majolica
parmi lesquels il's’en trouva de vraie majolique, contemporains les
uns des autres et qu’il a été possible de dater par les armoiries qui
y ont été peintes. Ce sont celles d’Astorgio Ier, tantôt sans cimier,
tantôt avec un cimier fait d’une tête de bélier. Or les historiens
faentins assignent l’année 1393 pour date de l’adoption de ce cimier
par Astorgio Ier à qui il fut particulier et qu’aucun de ses héritiers
n’adopta. Celui-ci étant mort en 1405, c’est entre l’année 1393 et
cette dernière qu’il faut placer la fabrication des cruches en question
qui sont recouvertes d’émail à l’étain, tandis que d’autres, qui sont
décorées du même écu d’armoiries sous le même cimier, ne sont que
de la mezza-majolica, peintes de noir (manganèse), de vert (oxyde
de fer) et de bleu (cobalt) sous une glaçure de plomb. Nous publions
les unes et les autres d’après le livre de M. F. Argnani.

Ces majoliques sont encore bien grossières, mais enfin elles
existent et permettent de faire remonter l’emploi de l'émail à la fin
du xive siècle dans un atelier de Faenza. Est-ce là qu’il fut employé
pour la première fois? Nous ne saurions l’affirmer. Mais les exem-
plaires recueillis par F. Argnani pour le Musée de Faenza suffisent
 
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