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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 7.1892

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Nr. 2
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Hymans, Henri: Correspondance de Belgique
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https://doi.org/10.11588/diglit.24660#0185

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CORRESPONDANCE DE BELGIQUE.

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Le reste ne vaut pas la. peine d’être nommé,

à moins qu’on n’en excepte les armes et le casque de Léopold Ior, comme officier
de dragons au service de l’Angleterre, et les armes du regretté prince Baudouin.

Sans doute quand il s’agit d’un Musée, l’avenir est un facteur de première
importance. N’oublions pas cependant qu’il afallu cinquante-six ans pour rassembler
le maigre ensemble qui constitue présentement nos collections d’antiquités et
d’armures. Les pronostics ne sont donc pas en faveur d’un accroissement ni bien
rapide, ni bien imposant de ses diverses sections, lors même que les ressources
matérielles seraient moins limitées qu’elles ne le sont.

Il va de soi que l’on ne peut envisager comme un accroissement le fait d’em-
prunter à d’autres Musées une partie de leurs ressources. Les collectionneurs
se font de plus en plus rares en Belgique et, force est de le reconnaître, si quel-
ques-uns d’entre eux étaient désignés comme devant enrichir de leurs dons les
collections nationales, ces espérances ne se sont jamais réalisées. La collection de
M. le comte de Nedonchelle, dont la partie numismatique orne aujourd hui le
Musée de Tournai, a été tout récemment aliénée à Bruxelles.

Si la Belgique a pu, pendant des siècles, alimenter de ses splendeurs les gale-
ries de l’étranger, on serait à. coup sûr peu juste à son égard en lui reprochant de
n’avoir pu sauvegarder des trésors qu’on ne lui demandait pas la permission
d’emporter. A Anvers, par exemple, les plus merveilleuses orfèvreries furent jetées
au creuset pour payer la contribution de guerre imposée par la République. Tout
cela est navrant. Mais, enfin, on ne peut être et avoir été. Le plus sage, quand on
n’a pas de quoi faire de très beaux musées, est de rester dans la limite de ses
moyens, ce qui vaut assurément mieux que d’exalter ses misères.

L’administration des Musées de peinture est, depuis quelque temps, très
énergiquement prise à partie par des journaux, dont les critiques ont trouvé déjà
leur écho à la Chambre même. Le ministre a promis des explications à l’occasion
de la discussion de son budget.

On reproche à la commission directrice des Musées, non moins ce qu’elle fait
que ce qu’elle s’abstient de faire. Achetant d’une part de médiocres tableaux et les
payant cher, elle néglige d’enrichir notre galerie nationale d’œuvres des maîtres
qui ont marqué dans l’histoire de l’art flamand et qui, jusqu’à ce jour, sont
représentés mal ou point du tout dans les collections de l’État. Tels sont, avec
d’autres griefs encore, les accusations que je signale.

Passant sur la forme, parfois très acerbe, de ces critiques, elles n'ont rien, me
semble-t-il, que l’on doive regretter. C’est le droit du public d’être renseigné sur
la manière dont se dépensent ses deniers, les Musées ne sont pas dispensés de
rendre leur comptes. Toutefois, lorsqu'on se met à remuer les opinions, à contester
l’authenticité de telle ou telle toile sur laquelle a porté le choix des commissaires,
le public ne trouve à cela aucun bénéfice, à moins que la critique n’émane d'une
autorité si haute que son jugement soit sans appel. Remarquez que les articles
que je signale sont anonymes. On demande à la commission pourquoi elle n’a pas
acheté tel tableau, dont M. X. est aujourd’hui le possesseur.

Nul n’ignore qu’en matière d’art, tel juge avec un dédain superbe l’acquisition
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