L’ART DÉCORATIF DANS LE VIEUX PARIS.
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fourneau portatif. Le prince de Conty, vu de dos, est debout près de
Trudaine. Enfin à gauche, Mozart enfant touche du clavecin et
Géliotte, debout, chante en s’accompagnant de la guitare. Le chevalier
de La Laurency, gentilhomme du prince, est debout derrière Mozart
et le prince de Beauveau assis lit une brochure. Le salon est orné
de grandes glaces et de dessus de portes représentant des portraits
de femmes. Un violoncelle et des cahiers de musique sont posés dans
l’angle de gauche, et on lit sur un papier :
De la douce et vive gaieté
Chacun icy donne l'exemple,
On dresse des autes au thé;
11 méritait d’avoir un temple. »
L’église Sainte-Elisabeth, construite sous le règne de Louis XIII,
a recueilli une suite de cent bas-reliefs en bois sculpté, de la fin du
xve siècle, représentant des sujets de l’Ancien et du Nouveau Testa-
ment, que les hasards du commerce ont fait transporter de l’abbaye
de Saint-Waast à Arras, dans cet édifice religieux de Paris. Elle
conserve également une vasque ovale à godrons supportée par un
pied taillé en balustre, dont le marbre porte la date de 1651. A
l’époque où l’on a agrandi la place du Château-d’Eau pour en faire la
place actuelle de la République, on a supprimé les derniers vestiges
du grand hôtel de l’Hôpital reconstruit au xvne siècle, et qui s’éten-
dait depuis la rue du Temple jusqu’au boulevard. Il en restait, dans
les dernières années, un grand portail à colonnes surmontées de deux
figures couchées de chaque côté d’un cartouche portant en lettres
d’or le nom de l’hôtel, qui se trouvait sur le tracé actuel de la rue de
Turbigo.
Dans les voies aboutissant à la rue du Temple, on rencontre de
curieux souvenirs de ce vieux quartier aristocratique. Nous signa-
lerons, au n° 5 de la rue Chapon, le portail à consoles et à cartouche
(Louis XV), d’un petit hôtel, et au n° 33 une façade ornée de consoles
et de mascarons (Louis XIV), ayant fait partie de l’ancien couvent des
Carmélites. L’hôtel portant le n° 5 de la rue de Montmorency est
précédé d’un grand portail ouvrant sur une cour où se développe
une façade de style Louis XV, surmontée d’un fronton dans lequel
deux génies tiennent des écus veufs de leurs armoiries. M. Montvallat
a enlevé de cette maison les boiseries d’un petit salon décoré de
médaillons sculptés, qui comptent parmi les plus belles pièces de la
collection de M. le baron Ferdinand de Rothschild, si riche cepen-
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fourneau portatif. Le prince de Conty, vu de dos, est debout près de
Trudaine. Enfin à gauche, Mozart enfant touche du clavecin et
Géliotte, debout, chante en s’accompagnant de la guitare. Le chevalier
de La Laurency, gentilhomme du prince, est debout derrière Mozart
et le prince de Beauveau assis lit une brochure. Le salon est orné
de grandes glaces et de dessus de portes représentant des portraits
de femmes. Un violoncelle et des cahiers de musique sont posés dans
l’angle de gauche, et on lit sur un papier :
De la douce et vive gaieté
Chacun icy donne l'exemple,
On dresse des autes au thé;
11 méritait d’avoir un temple. »
L’église Sainte-Elisabeth, construite sous le règne de Louis XIII,
a recueilli une suite de cent bas-reliefs en bois sculpté, de la fin du
xve siècle, représentant des sujets de l’Ancien et du Nouveau Testa-
ment, que les hasards du commerce ont fait transporter de l’abbaye
de Saint-Waast à Arras, dans cet édifice religieux de Paris. Elle
conserve également une vasque ovale à godrons supportée par un
pied taillé en balustre, dont le marbre porte la date de 1651. A
l’époque où l’on a agrandi la place du Château-d’Eau pour en faire la
place actuelle de la République, on a supprimé les derniers vestiges
du grand hôtel de l’Hôpital reconstruit au xvne siècle, et qui s’éten-
dait depuis la rue du Temple jusqu’au boulevard. Il en restait, dans
les dernières années, un grand portail à colonnes surmontées de deux
figures couchées de chaque côté d’un cartouche portant en lettres
d’or le nom de l’hôtel, qui se trouvait sur le tracé actuel de la rue de
Turbigo.
Dans les voies aboutissant à la rue du Temple, on rencontre de
curieux souvenirs de ce vieux quartier aristocratique. Nous signa-
lerons, au n° 5 de la rue Chapon, le portail à consoles et à cartouche
(Louis XV), d’un petit hôtel, et au n° 33 une façade ornée de consoles
et de mascarons (Louis XIV), ayant fait partie de l’ancien couvent des
Carmélites. L’hôtel portant le n° 5 de la rue de Montmorency est
précédé d’un grand portail ouvrant sur une cour où se développe
une façade de style Louis XV, surmontée d’un fronton dans lequel
deux génies tiennent des écus veufs de leurs armoiries. M. Montvallat
a enlevé de cette maison les boiseries d’un petit salon décoré de
médaillons sculptés, qui comptent parmi les plus belles pièces de la
collection de M. le baron Ferdinand de Rothschild, si riche cepen-