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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 7.1892

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Nr. 5
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Bénédite, Léonce: Le musée des artistes contemporains
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https://doi.org/10.11588/diglit.24660#0438

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

aux collections de s’étendre cette fois avec tout leur développement
et toutes leurs variétés.

Hélas ! il faut bien l’avouer, le Musée actuel présente, en raison
de la place trop limitée qui lui a été concédée, des défectuosités très
sérieuses qui n’ont pas permis à cet établissement de faire beaucoup
de progrès sur l’ancien état de choses et d’accorder, non seulement
à chaque manifestation de l’art moderne une place convenable, mais
même à toutes les manifestations de ces arts d’y figurer.

Le Musée nouveau n’occupe pas, en effet, un emplacement supé-
rieur à celui de l’ancien Luxembourg. Il n’a pas été construit, il est
vrai, dans l’intention nettement formulée d’un agrandissement, mais
dans le simple but de laisser la place vacante au Sénat, qui, gêné
dans ses mouvements de ce côté, empiétait chaque jour sur les salles
d’exposition. Les avantages réels qu’on peut lui reconnaître ne sont
guère des avantages extérieurs ; ils consistent surtout dans un
meilleur aménagement des salles, toutes de plain-pied, peinture et
sculpture, et dans la disposition de la lumière excellente sur tous les
panneaux. L’ancienne galerie n’avait jamais qu’un côté d’éclairé,
celui du levant ou celui du couchant, selon l’heure du jour. En outre,
la sculpture se présente, cette fois, dans une salle unique, plus vaste,
au lieu d’être resserrée dans deux étroites galeries se brisant à angle
droit. Mais sans parler du plafond, que les nécessités budgétaires
n’ont pas donné à l’architecte la liberté d’établir à une hauteur plus
élevée, la salle est encore aujourd’hui insuffisante à contenir la
représentation des chefs-d’œuvre contemporains dans cette branche
si glorieuse de notre art, et son aspect justifie les critiques dont le
Musée était récemment l’objet à la tribune de la Chambre.

L’ancien Musée suffisait tout juste aux besoins de l'époque où il
avait été créé. Depuis ce jour le mouvement de l’art a presque quin-
tuplé dans tous les pays et la place à offrir à la représentation de
l’art d’aujourd’hui est la même qu’il y a plus de soixante ans.

Malgré les désirs plusieurs fois exprimés par les divers conser-
vateurs, et en dernier lieu par M. Arago lui-même, une ou deux
salles n’ont pu être réservées, dans la peinture, à l’Exposition
spéciale des artistes étrangers. Combien pourtant, il eût été inté-
ressant de présenter synthétiquement l’esprit artistique de chaque
nationalité étrangère, aujourd’hui que l’art s’est réveillé presque
si subitement et parfois avec une originalité si saisissante dans des
pays naguère à peine ouverts aux arts. Avec quelle joie esthétique
n’avons-nous pas comparé à l’Exposition universelle, autour de notre
 
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