Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 9.1893

DOI issue:
Nr. 1
DOI article:
Mazerolle, Fernand: L' exposition d'art rétrospectif de Madrid, [1]
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.24662#0052

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
44

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

La physionomie ducale a une grande expression. L’auteur de ce
portrait, qui a mis derrière l’effigie sa signature, un cloporte, est
certainement un des plus habiles peintres flamands ou franco-
flamands qui ont travaillé à la cour somptueuse des ducs de Bour-
gogne. Avant d’appartenir à la couronne d’Espagne, ce portrait
avait fait partie des collections d’Isabelle Farnèse, dont il porte la
marque : une fleur de lis. Quinze petites peintures des collections
royales, les scènes de la Passion, sont dues à la main de l’un
des meilleurs miniaturistes de l’école de Bruges de la fin du
xve siècle.

Dans une des salles du rez-de-chaussée, le Portugal a exposé un
certain nombre d’objets d’art, parmi lesquels on remarque deux
panneaux de bois peints, dignes d’être mentionnés. Ce sont deux
fragments, peints sur les deux côtés, que conserve actuellement
l’église de la « Madré de Deos » de Lisbonne. Sur l’un, se voient les
fiançailles du roi Jean III (1521-1557); au dos, le débarquement des
reliques de sainte Aula et leur transport dans le monastère de la
Madré de Deos; l’autre panneau représente une scène analogue et
au dos, le « casamento » de Jean III. Ces peintures, du commencement
du xvie siècle, sont des exemples fort curieux de l’école portugaise.
Elles rappellent l’art flamand; d’ailleurs on sait que des artistes du
Nord sont allés, au xv° siècle, en Portugal. Malheureusement ces
deux panneaux sont mutilés. Le roi Jean Y, au xvin° siècle, les fit
couper pour en faire les portes d’une armoire dans la sacristie de
l’église où ils sont aujourd’hui. M. R. Ortigao, représentant du
Portugal à l’Exposition de Madrid, a pu les retirer provisoirement
et ainsi, peut-être, les sauver de la destruction. Le bas de chacun et
les côtés ont disparu dans l’acte de vandalisme qui a présidé à leur
affectation actuelle 1.

A côté des différentes peintures que nous venons de décrire, on
peut encore admirer un nombre d’œuvres non moins intéressantes.
Ainsi, des collections royales proviennent plusieurs portraits : celui
de dona Isabelle-Claire-Eugénie, qu’on croit être de Rubens, trop
restauré pour que l’on puisse juger si cette attribution est acceptable;
celui de sœur Marguerite de la Cruz, fille de l’empereur Maximilien ;
un autre, qu’on suppose représenter dona Juana, fille de Philippe II,
cette princesse est couverte de joyaux et de perles parmi lesquelles
on en distingue une, célèbre sous le nom de « peregrina », que portent

1. Ces panneaux ont 83 centimètres de largeur sur 67 de hauteur.
 
Annotationen