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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 9.1893

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Nr. 2
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Gonse, Louis: Un tableau de Velasquez au Musée de Rouen
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https://doi.org/10.11588/diglit.24662#0140

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Au premier étage sont les peintures : d’un côté, les Anciens; de
l’autre, les Modernes. Une galerie à jour latéral est réservée aux
dessins. Au second étage se trouve la magnifique collection de céra-
mique rouennaise réunie par feu André Pottier. Cette collection,
une des gloires de la ville, est distribuée et exposée avec un goût
parfait; elle donne la plus juste et la plus complète idée de l’incon-
cevable fécondité inventive de cette industrie locale.

De l’autre côté se trouve la Bibliothèque publique, qui renferme
de nombreux trésors en manuscrits et en imprimés.

Comme pour tous nos musées de province, c’est le hasard qui a
présidé à la formation du Musée de Rouen, et le hasard c’est l’imprévu,
l’antithèse des noms et des oeuvres. Dans ces fournées de tableaux
que le premier Empire expédiait aux municipalités des départements,
il y avait de tout, du mauvais et de l’excellent; parfois de véritables
perles se fourvoyaient dans les envois, épaves dédaignées des dé-
pouilles opimes conquises en Italie, en Espagne ou dans les Pays-
Bas. Leur modeste condition, l’oubli, l’indifférence, l’éloignement les
ont ensuite sauvées des revendications de nos vainqueurs; c’est ainsi
que le Musée de Lyon montre encore ses précieux Pérugin, Tours
ses Mantègne, Rouen ses Yéronése, Caen son Spozalizio, etc. A ce
fonds principal se sont ajoutés les tableaux des églises et couvents
supprimés, puis les dons individuels.

A Rouen, l’imprévu a été, peut-être, plus singulier que partout
ailleurs. C’est ainsi qu’à côté du Saint Barnabe guérissant les malades,
de Yéronése, de la Vierge entourée d'anges et de saintes, de Gérard
David, de YËnée du Poussin, du Portrait de Jouvenet, par lui-même,
de la Belle Zélie, d’Ingres, des Baigneuses, de Lancret, du Triomphe de
Trajan, d’Eugène Delacroix, de la Vue de Ville-d’Avray, de Corot,
des Suppliciés,-do Géricau li, on voit le Portrait d'un Géographe, œuvre
très louée et très discutée, tantôt attribuée à Ribera, tantôt à
Velasquez, tantôt à Carreno, mais sûrement de l’Ecole espagnole;
puis cet étrange, merveilleux et énigmatique tableau, que le cata-
logue place sous la rubrique élastique : « Ecole de Fontainebleau »,
et oû l’on voit, au milieu d’un paysage à la Giorgione, Diane et ses
compagnes, s’apprêtant au bain, sous le regard indiscret d’un cava-
lier en pourpoint noir et blanc, qui passe dans le fond et qu’on dit
être Henri IL

Le Saint Barnabe a été enlevé à l’église des Servites de Mantoue ;
c’est une des meilleures toiles de Yéronése qui aient émigré d’Italie.
Clément de Ris en a fort bien apprécié, dans ses Musées de Province,
 
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