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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 9.1893

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Nr. 2
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Wickhoff, Franz: Les écoles italiennes au Musée impérial de Vienne, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24662#0146

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LES ÉCOLES D’ITALIE AU MUSÉE DE VIENNE.

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déjà occupés. Pour faire suite à ces délicates figures d’adolescents
avec une pomme ou une flèche dans la main, que le Giorgione aimait
à représenter en Paris ou en Apollon, Titien a peint une série d’ai-
mables jeunes filles qu’il a présentées en figures mythologiques, les
ornant de costumes de fantaisie et de riches attributs. La plus belle
de ces figures à mi-corps est aussi la mieux connue : c’est la Flora du
Musée des Offices qui appartenait autrefois au Musée de Vienne et
qui, comme nous l’avons déjà dit, a été l’objet d’un très fâcheux
échange.

Bientôt après,, les peintres vénitiens, se sont comportés plus
librement; ils ont laissé de côté tous ornements mythologiques, et se
sont bornés à représenter de belles femmes tantôt somptueusement
vêtues, d’autres fois aussi peu vêtues que possible.

Le Musée possède cinq de ces figures de femmes de Palma le
Vieux, et parmi elles cette jeune blonde aux cheveux ondulés et
portant une violette sur la poitrine, que l’on a pour ce motif surnom-
mée Violante.

Du Titien, le Musée possède cette jeune fille qui retient sous sa
poitrine un mantelet de fourrure dont elle se sert comme elle peut
pour cacher les délicates formes de son corps (n° 506). C'est en vérité
une idée malheureuse que l’on a eue de voir dans l’image de cette
pauvre jeune fille un portrait de la fière duchesse d’Urbin.

Par une coïncidence curieuse, le même Musée possède un tableau
de Rubens, qui a été manifestement inspiré par cette peinture de
Titien. C’est le portrait de la jeune femme du maître, Hélène Fourmenl,
qui essaie à grand’peine de dissimuler de la même façon la richesse
de ses charmes. On a placé aux deux côtés de cette belle Fourment
les portraits par Van Dyck des jeunes fils de Ruprecht le Palatin,-
surnommé le Roi d'hiver. Les deux petits garçons paraissent considérer
avec stupeur les plantureuses formes de la jeune femme; et l’on ne
peut s’empêcher de songer à ce qu’aurait dit, de les voir ainsi, leur
mère, la pieuse fille de Jacques Ier d’Angleterre, qui portait si loin
sa pruderie nationale, qu’elle a fait enlever d’un pont de Prague,
pendant sa courte royauté en Bohême, l’image du Christ crucifié
parce qu’elle le trouvait trop nu.

Mais revenons aux Titien du Musée de Vienne, dont le catalogue
ne compte pas moins de quarante. Quarante est un peu trop dire,
mais les treize peintures originales du maître suffisent déjà à consti-
tuer un précieux et rare trésor. Ce sont : la Vierge Tzigane (n° 489),
la Vierge aux cerises (n° 490), 1 ’Ecce Homo de 1543 (494), la Nymphe
 
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