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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 9.1893

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Nr. 2
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Mazerolle, Fernand: L' exposition d'art rétrospectif de Madrid, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24662#0174

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4 58

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Dans une bordure de fleurs et de fruits qui entoure cette brillante
composition, se jouent de nombreux animaux, des perroquets, un
canard, un lapin, etc. Une excellente étude de M. P. de Madrazo, le
savant secrétaire de l’Académie. d’Histoire de Madrid a donné des
explications nombreuses et précises de toutes les scènes symboliques
figurées dans cette remarquable série. D’après le même auteur,
Guillaume de Pannemacker, qui l’a fait exécuter dans son atelier,
aurait copié des cartons de Jean Gossart.

Dans la salle où l’on admire la conquête de Tunis par Charles-
Quint, on a placé non loin six tentures flamandes du xvi8 siècle,
qui font allusion à Y Histoire de Scipion. Une première scène nous
montre les Romains pénétrant dans les retranchements d’Asdrubal;
les autres, Scipion et Allutius, Scipion et Annibal, la bataille de
Zama, la Prise de Carthage et le Triomphe du général romain.
Citons encore les séries des Péchés capitaux et de VHistoire d'Esther,
cette dernière ayant appartenu, d’après la tradition, à Charles le
Téméraire, et nous aurons mentionné les principales tentures que
la collection du Palais Royal a mises généreusement à la disposition
du Comité de l’Exposition.

Les églises et les couvents d’Espagne n’ont envoyé qu’un nombre
assez restreint de tapisseries. Deux qui nous semblent tout à fait
hors ligne proviennent de Zamora ; l’une rappelle Y Histoire de Tarquin,
l’autre la Prise de Troie. Œuvres flamandes ou, peut-être même
franco-flamandes, du xve siècle, elles ont été choisies, nous a-t-on
dit, parmi plus de cinquante semblables conservées actuellement dans
le trésor de la cathédrale! Il n’existe pas de trésors d’église en
France où il y ait pareille abondance de richesses de ce genre.

Parmi les tapisseries, en petit nombre, d’ailleurs, prêtées par des
amateurs à l’Exposition, on remarque une tapisserie française du com-
mencement du xve siècle, qui appartient à M. le comte de Valencia.
Elle présente un double intérêt, d’abord par son origine incontesta-
blement française, ensuite par les deux personnages qu’on y voit
figurés. L’un est un homme vêtu à la mode du règne de Charles VI,
l’autre une femme qui tient dans la main une chantepleure. Sur sa
ceinture, est inscrite la devise : Ai. La chantepleure, sorte d’entonnoir
à long tuyau, est bien connue comme l’emblème pris par Valentine de
Milan, femme de Louis d’Orléans, après la mort de son mari. On peut
donc supposer que la tenture a été faite pour la duchesse d’Orléans.

t. Museo espanol de Anliguedades, t. X, Madrid, 1880, p. 283 et suivantes.
 
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