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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 9.1893

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Nr. 2
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Mazerolle, Fernand: L' exposition d'art rétrospectif de Madrid, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24662#0178

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162

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Une des pièces les plus curieuses de l’Exposition, le tapis de la
cathédrale de Girone, a déjà fait partie de l’Exposition de Barcelone
en 1888. Cette pièce, qui ne mesure pas moins de quatre mètres de
côté, ne nous est pas parvenue en entier: une bordure manque à
droite; au bas, l’ancienne bordure a été remplacée par une autre où
se trouve représentée l’histoire de Judas. Le centre de ce tapis est
occupé par deux cercles concentriques : au centre, le Christ; sur
le cercle intérieur, la légende suivante : Dixit quoque Deus: fiat lux el,
facta est lux. La zone comprise entre les deux cercles est divisée en
plusieurs compartiments contenant les scènes de la création; les
différents éléments sont rendus d’une façon rudimentaire; des pois-
sons de forme bizarre nagent dans des eaux figurées par une série
de traits ondulés. Sur le cercle qui entoure ces compartiments se
trouve, en capitales romaines rouges, l’inscription : Inprincipio creavit
Deus celum et terrain, etc. Quatre figures ailées, les quatre vents,
remplissent les écoinçons; elles sont assises sur des outres d’où
s’échappent les eaux des quatre fleuves du paradis.

Dans des médaillons et des compartiments de la partie ancienne de
la bordure, se trouvent des personnages habillés à la romaine, l’un
d’eux tient un râteau et est désigné souslenomd’AnreMS. Le Soleil est sur
un char traîné par deux chevaux qui rappelle les biges antiques. Un
homme couché personnifie la Terre. Les figures de la Lune et de la mer
manquent ; elles devaient se trouver sur la partie de la bordure qui est
disparue. Il est difficile d’indiquer d’une façon précise l’époque à
laquelle peut appartenir ce tapis, dont l’importance archéologique ne
semble pas avoir été reconnue jusqu’à présenten Espagne. 11 ne nous
parait pas invraisemblable de supposer qu’il doit être du xne siècle.
Nous n’avons pu le voir de près, mais il nous semble cependant qu’il
est brodé sur canevas.

Les étoffes arabes sont en petit nombre à l’Exposition. Les plus
belles (xnie au xve siècle) ont été prêtées par M. le comte de Yalencia.
Deux fragments appartenant à l’église de Villacierga (diocèse de
Palencia) sont ornés d’inscriptions coufiques ; ils ont été découverts
dans le tombeau d’un des fils du roi saint Ferdinand. Une pièce hors
ligne, l’étendard du monastère de Las Huelgas près de Burgos, montre
avec quelle habileté les Arabes savaient tirer parti, au point de vue
décoratif, des seuls éléments qu’ils pouvaient employer, les ornements
et les légendes. Outre sa haute valeur artistique, cet étendard a un
intérêt historique. Il fut pris en 1212 par Alphonse III, roi de
Castille, et les rois d’Aragon et de Navarre sur l’émir Mehamed-el-
 
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