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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 9.1893

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Nr. 2
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Mazerolle, Fernand: L' exposition d'art rétrospectif de Madrid, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24662#0179

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EXPOSITION RÉTROSPECTIVE DE MADRID.

163

Nasir, vaincu à la fameuse bataille livrée à Las Navas de Tolosa.

Trois étendards du xve siècle, du couvent de Sainte-Claire (diocèse
de Palencia) sont dus à ces nombreux artistes arabes, les mudejares,
qui restèrent au service des rois d’Espagne. L’un porte les armoiries
de Castille et de Léon, accompagnées de quatre ancres. D’après la
légende, ils auraient été donnés au couvent de Sainte-Claire, par un
parent de Ferdinand le Catholique, l’amiral don Fadrique.

Les éléments de la décoration des bordures sont variés et se com-
posent d’imitations de caractères coufiques, d’oiseaux, d’animaux
affrontés, lions ou autres, de rosaces et même de têtes humaines.

Mentionnons les broderies données par Philippe II à l’Escurial
et plusieurs bannières, très restaurées, des xive et xve siècles ; elles
servirent de drapeaux aux corporations de Valence dans leurs
luttes avec la noblesse.

Le costume civil n’est presque pas représenté à l’Exposition. Citons
cependant trois pièces particulièrement intéressantes. Le voile de
Boabdil, le dernier roi maure de Grenade, et sa tunique, vêtement à
manches, en velours rouge ciselé, qui furent donnés par Ferdinand le
Catholique à un des ancêtres de M. le marquis de Viana, leur pos-
sesseur actuel, et une brigandine française du xvi0 siècle, de la col-
lection de M. le comte de Valencia. Elle est décorée d’une série de
petits clous en argent doré appliqués sur du velours rouge et disposés
en rangs par trois ou quatre. Ces rangs composent des espèces de
bandes alternant en hauteur avec deux autres, où sont disposés, d’une
façon analogue, de petits monogrammes également en argent doré.
Ces monogrammes sont de deux sortes : soit deux C enlacés et adossés
sous une couronne de comte, soit un X passé dans un <I>. Ce dernier
monogramme est bien connu des bibliophiles, c’est la devise de Claude
Gouffier, le célèbre amateur du xvie siècle, celle que l’on voit sur les
belles reliures des livres qui proviennent de sa bibliothèque. Les deux
C sous une couronne sont la répétition de l’initiale de son prénom.
Ajoutons, qu’il était comte deCarvats, ce qui explique la présence de
la couronne. Bien des amateurs envieront M. de Valencia ; je gage
même que plus d’un bibliophile serait fier de montrer à côté de ses
reliures aux devises de Claude Gouffier, la brigandine de ce célèbre
personnage.

F. MAZEROLLE.

(La fin prochainement.)
 
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