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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 9.1893

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Nr. 2
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Guiffrey, Jules: Le sculpteur Claude Michel dir Clodion (1738-1814), [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24662#0183

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LE SCULPTEUR CLODION.

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Le baron de Besenval apporta certaines modifications aux distri-
butions intérieures de l’hôtel de Pompadour pour installer ses
collections. Il abattit des cloisons de manière à créer une galerie
spacieuse. Thiéry a laissé des détails précis sur les œuvres d’art
garnissant cette élégante habitation. Partout, des meubles de Boullei
dans l’antichambre, au milieu des vases de marbre et des porcelaines,
le buste en terre cuite du baron de Besenval. C’est sans doute celui
qu’avait exécuté le sculpteur sourd-muet Deseine, élève de Pajou, et
que conserve aujourd’hui M. le comte de Besenval.

Dans le salon, se voyait une Cléopâtre en bronze de Clodion; à la
suite, un cabinet était orné d’un superbe poêle orné de guirlandes de
fleurs de bronze doré, du plus beau style Louis XVI, transporté
aujourd’hui dans le vestibule de l’hôtel1.

Nous arrivons enfin à la salle de bains. A la description fort
curieuse de Thiéry 2, dont l’exactitude ne laisse rien à désirer, nous
substituerons le résultat de nos investigations personnelles. Grâce à
la courtoisie du propriétaire actuel, M. le prince de Montholon, nous
avons pu visiter à loisir les principaux appartements de l’hôtel et
recueillir de précieux renseignements sur l’œuvre que Clodion y
avait laissée.

Sous l’hôtel s’étendaient de vastes caves, indispensables à la
salubrité d’appartements situés au rez-de-chaussée. M. de Besenval
jeta son dévolu sur une de ces caves pour y installer la salle de
bains. Une inscription gravée sur une table de pierre qui existe
encore rappelle que la transformation avait été terminée en 1783,
que l’architecte Alexandre-Théodore Brongniart avait dirigé les tra-
vaux et notamment donné les plans de la voûte plate, objet d’admi-
ration pour les constructeurs, enfin que toutes les sculptures étaient
l’œuvre de Michel Clodion. Avec deux têtes de lion en bronze, encore
appliquées sur les panneaux de la porte donnant accès à cette salle de

1. Dans une vente toute récente d’autographes, nous avons acquis le catalogue
manuscrit, de la main du baron de Besenval, des tableaux, marbres, porcelaines,
bronzes, meubles, dessins et terres cuites de sa collection. La description détaillée
de chaque sujet est suivie du prix d’estimation. Ce catalogue mériterait d’èlre publié;
pour le moment, nous nous contenterons d’observer que le nom de Clodion n’y
paraît pas. Cependant on y trouve l’article suivant qui répondrait bien au bronze
que Thiéry attribue à notre sculpteur : « Un bronze représentant une Cléopâtre
mourante et couchée, piquée au sein par un aspic qui lui entortille le bras gauche,
monté sur un pied de bronze doré d’or moulu... 648 livres. »

2. Guide des amateurs, 1787, tome II, p. 579.
 
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