Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 9.1893

DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:
Phillips, Claude: Exposition de maitres anciens a la Royal Academy
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24662#0259

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
EXPOSITION DE LA ROYAL ACADEMY.

237

trations de YInferno du Dante sont une œuvre de sa vieillesse, et le
montrent, non pas essayant d’interpréter ses propres songes, mais
luttant avec un vaste sujet qu’il ne comprend qu’à demi. Edward
Calvert, qui vécut pendant tout ce siècle jusqu’à l’an 1883, ne fut
connu, ou plutôt ne fut apprécié de son vivant, que d’un cercle fort
restreint d’amis. C’était un de ces rêveurs, un de ces peintres-
poètes comme notre pays brumeux en produit tant, enivré celui-là
de poésie pastorale antique, et aussi de l’art vénitien créé par le
Giorgione. Je goûte moins l'art monotone quoique sincère et les
paysages de convention de Samuel Palmer, qui jouit cependant d’une
réputation bien plus grande que celle de Calvert, et qui lui aussi
était amoureux des scènes classiques, des pastorales virgiliennes et
grecques. L’Académie fait également à une grande dame récemment
décédée, Louise, marquise de Waterford, l’honneur tout à fait
exceptionnel de montrer une collection de soixante-quinze aquarelles
peintes par elle. Mais cette grande dame avait aussi le tempérament
d’un grand artiste et se montre dans ces belles esquisses douée et
vraiment peintre comme bien peu de femmes l’ont été. Éprise du
grand art de la Renaissance italienne, et aussi du point de vue de
notre maître anglais M. Watts, elle avait une manière de voir plus
directe, plus propre à la peinture et moins littéraire que celle qui
distingue ce dernier. Aurait-elle ou n’aurait-elle pas réussi, avec
une éducation artistique suffisante, à se perfectionner, à tenir ce
qu’elle promettait au point de devenir un maître dans le vrai sens du
mot? C’est ce que nous ne saurons jamais. On peut cependant appré-
cier comme de véritables œuvres d’art, non moins belles et signifi-
catives de couleur que largement conçues et émouvantes, des pages
telles que Y Enfant prodigue et Y Ensevelissement de Fabiola. entre bien
d’autres d’une valeur à peine moindre.

CLAUDE PHILLIPS.
 
Annotationen