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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 9.1893

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Nr. 3
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Champeaux, Alfred de: L' art décoratif dans le vieux Paris, 11
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https://doi.org/10.11588/diglit.24662#0262

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240

GAZETTE DES BEAUX-AIITS.

et de la rue Neuve-des-Petits-Champs, renferme une charmante
décoration du xvme siècle qui nous est parvenue dans son intégralité.
La pièce, de forme ovale, est revêtue de huit panneaux oblongs peints
sur bois qui représentent des paysages à figures de Chinois-Tartares.
Trois portes à deux battants ornés de branches de fleurs, les accom-
pagnent; elles sont surmontées de trois trumeaux à encadrements
sculptés où sont peintes d’autres scènes de chasse ou de mœurs
orientales. Une cheminée, aujourd’hui disparue, tenait la place de la
quatrième porte. Tout le lambris est peint en vert et est complété
par des panneaux de fleurs de dimension plus restreinte. Le plafond,
tout entouré d’arabesques d’un goût coquet, est divisé en quatre
motifs principaux où l’on voit des oiseaux et des singes voltigeant
parmi des fleurs qui viennent s’appuyer sur des cartouches supportant
des coupes à large ouverture. On ne saurait attribuer une décoration
aussi importante qu’à Christophe Huet ou à son imitateur Peyrotte.
Il nous semble toutefois que l’exécution du plafond est trop légère
pour être d’un autre artiste que Christophe Huet.

L’administration de la Banque de France occupe l’ancien hôtel
construit par F. Mansard à l’entrée de la rue Neuve-des-Petits -
Champs pour le duc de la Vrillière, et remanié au xvme siècle par
le comte de Toulouse, fils légitimé du roi Louis XIV, sur
les dessins de Robert de Cotte. Les derniers travaux d’agran-
dissement de la Banque ont entraîné la transformation complète
de cet édifice et l’on n’y retrouve de traces apparentes de son an-
cienne architecture que dans les consoles à guirlandes et dans les
mascarons de la porte de style Louis XVI, donnant entrée dans la cour
du gouverneur, qui rappellent le séjour qu’y a fait alors le duc de
Penthièvre, et dans la trompe sur laquelle s’appuie l’extrémité de la
grande galerie sur la rue Radzhvill. Tout a été modernisé à l’inté-
rieur, mais on a heureusement sauvegardé la galerie dont nous
venons de parler et qui peut rivaliser avec celles de l’hôtel Lambert
et du palais Mazarin. Cette longue salle, voûtée en berceau, a été
décorée en 1645 par François Perrier de cinq grandes compositions
et de deux autres plus petites, peintes sur plâtre, représentant le Lever
du soleil, Y Enlèvement de Proserpine, Jupiter et Sémelé, Junon et Êole,
Neptune et Thétys, Castor et Pollax et la Lune. Ces peintures ont été
récemment transportées sur toile et restaurées par les frères Balze.
Lorsque de Cotte fut chargé de remanier cette galerie, il en inspecta
la voûte, mais il fit exécuter la décoration complète des lambris par
Antoine Vassé, qui y déploya son talent de sculpteur-ornemaniste,
 
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