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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 9.1893

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Nr. 3
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Champeaux, Alfred de: L' art décoratif dans le vieux Paris, 11
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https://doi.org/10.11588/diglit.24662#0263

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L’ART DÉCORATIF DANS LE VIEUX PARIS.

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dont il avait puisé les principes dans l’arsenal de Toulon. Les pilastres,
les encadrements des tableaux qui remplisent les trumeaux situés
devant les fenêtres, les corniches et tous les détails de ces boiseries
sont des modèles achevés de l’art décoratif français auquel de Cotte
a donné un éclat incomparable. Il faut reconnaître toutefois que la
tonalité assourdie des peintures de Perrier, ainsi que la froideur clas-
sique des peintures des trumeaux dus, pour la plupart, à des maîtres
italiens du xvne siècle *, forment un véritable contraste avec le chef-
d’œuvre de grâce que nous devons à Yassé. Nulle part n’apparaît
mieux la distance qui sépare l’école du xvne siècle, embarrassée par la
tradition italienne, de celle du xviii0 siècle, toute originale et toute
coquette. La Galerie Dorée a, du reste, été restaurée avec un soin
scrupuleux ; on ne saurait lui reprocher que de trop mériter son
nom, mais le temps se chargera de corriger cette exagération de
richesse. Les appartements du Gouverneur conservent deux belles
compositions de Boucher, naguère dans la chambre à coucher de la
princessejde Lamballe, et la Fête de Saint-Cloud, grande peinture déco-
rative de Fragonard.

LE QUARTIER DU LOUVRE

Nous avons rappelé les principales richesses artistiques qui déco-
raient l’ancienne maison aux Piliers, devenue plus tard notre palais
municipal. Nous reprenons notre course concentrique par la place de
Grève qui s’étendait moins loin que la place actuelle de l’Hôtel-de-
Yille. On y voyait, avant la suppression de l’ancienne rue Mouton,
une tourelle effilée de l’époque de la Renaissance, dans laquelle la
marquise de Sévigné et les grandes dames du règne de Louis XIY ne
craignaient pas de s’installer pour assister aux fêtes publiques et aux
supplices des criminels en renom. Cette charmante construction publiée
dans la Statistique monumentale de Paris, a été réservée lors des travaux
d’agrandissement de la place et remontée dans une propriété parti-
culière à l’est de Paris. Une autre tourelle moins importante existait
à l’angle des rues du Coq-Saint-Jean et de la Tixeranderie.

Tout le cœur de la vieille ville a été modernisé pour faire place
à des voies de communication plus larges et plus directes que les
ruelles du moyen âge ; plusieurs plaques commémoratives rappellent 1

1. Ces peintures, qui avaient été enlevées à la Révolution et dispersées dans
les Musées, ont été remplacées par des copies, lors de la restauration de la Galerie.
— 3e période. 31

IX.
 
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