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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 9.1893

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Nr. 4
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Mazerolle, Fernand: L' exposition d'art rétrospectif de Madrid, [3]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24662#0321

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292

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

xiiie siècle aient commencé à importer leurs œuvres dans ce pays ;
invasion artistique qui semble avoir arrêté l’essor de certains
centres espagnols. C’est un Christ barbare, aux traits rudes, aux
gros yeux à la prunelle de verre, aux pieds énormes. Il est formé
de trois pièces ; les deux bras ont été rapportés au corps et le
tout a été fixé sur la croix par trois clous. Les bras de la croix
sont décorés d’ornements gravés, feuilles et animaux, dont la dis-
position rappelle singulièrement l’art oriental. En bordure, tout
autour de la croix, jusqu’aux pieds du Christ, court une série
de petits personnages nus dans des poses bizarres, entremêlés
d’animaux et de rinceaux. Au-dessus de la tête du Christ, l’inscrip-
tion : IHC . NAZARENYS . REX . IVDEORVet plus haut, le Sauveur
lui-même, tenant une croix; ici, il a la tête entourée d’un nimbe
crucifère. Dans la bordure en haut de la croix, un ange et la colombe
du Saint-Esprit. Un petit personnage nu, Adam, soutient le « suppe-
daneum » sur lequel le Christ pose les pieds. Le grand intérêt de cet
ivoire est dû à la présence d’une inscription qui permet de le dater
d’une façon précise. Sur le pied de la croix, sont sculptés les noms
de Ferdinand, roi de Castille (1037-1065), et de la reine Sanche :
FERDINAND VS . REX — SANCIA . REGINA.

Le revers est sculpté; au centre, l’Agneau divin et aux extrémités
de la croix, les symboles des quatre évangélistes. Des animaux et des
feuillages complètent la décoration. Avant d’appartenir au Musée
archéologique, ce Christ était conservé dans l’église de Saint-Isidore
de Léon, à laquelle il avait été donné par le roi Ferdinand Ier1.

Un coffret d’ivoire byzantin des plus curieux fait partie, comme la
croix de Ferdinand Ier, des collections du Musée archéologique. Ce
coffret, à peu près carré, a un couvercle en forme de toit. Sur les
trois plaques d’ivoire qui forment le devant et les côtés, des apôtres
et anges sont sculptés dans une série de compartiments;au-dessus de
la tête de chacun d’eux est une arcature surmontée d’une construc-
tion, sorte de monument supporté par des colonnes. Des inscriptions
abrégées sont gravées sur chaque arcature, elles font allusion à sept
béatitudes : Deati pacifici ; -— Beati miséricordes; — Beati mundo corde; 1

1. Cet ivoire a été décrit par Ch. de Linas, en 1885, dans la Revue de l’Art
chrétien (Le Crucifix de la cathédrale de Léon, au Musée de Madrid), p. 185-192,
pl. v et vi, et auparavant par M. Manuel de Assas, dans le Museo espanol de
Antiguedades, t. Ier, 1872, p. 193-210 (Crucifijo de marfil del rey Fernando Ie1 y su
esposa doua Sancha).
 
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