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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 9.1893

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Nr. 5
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Falize, Lucien: Claudius Popelin et la Renaissance des émaux peints, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24662#0456

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420

GAZETTE DES BEAUX-AllTS.

au degré d’avancement des idées, au progrès réel que l’éducation
a pu faire, dans une société très mobile.

Mais si cette évolution n’est qu’apparente, si le goût et l’intelli-
gence n’appartiennent qu’à une petite élite où la mode et le bon ton
prennent plus de part que la raison, si l’enseignement n’a pénétré ni
l’atelier, ni l’école, et si la masse du public n’a pas encore ressenti
l'émotion qu’ont eue quelques-uns, il faut étendre la leçon et faire
avec patience l’éducation de l’ouvrier et de l’écolier.

C’est pour cela qu’ici même 1 nous réclamions autrefois un ensei-
gnement populaire. Nous demandions qu’on fît à l’usage de tous,
des livres courts, faciles à comprendre, des « épitomés » de tous
les arts, de tous les métiers, pour faire aimer ces richesses et expli-
quer au visiteur encore naïf, les trésors de nos musées, pour lui
ouvrir les yeux et développer en lui un sentiment d’amour, une
joie nouvelle de l’esprit.

La Gazelle des Beaux-Arts engageait alors l’Union centrale des
Arts décoratifs, à s’emparer de cette idée et à se faire ici l’éducatrice
des foules, comme le Musée de Kensington l’avait essayé en Angle-
terre. Cette société n’a pas compris, ou a hésité à prendre pareille
tâche, mais il s’est trouvé des éditeurs pour accueillir l’idée que
nous avions émise. Hachette a, dans la Bibliothèque des Merveilles,
publié plusieurs volumes sur ce programme, Quantin a immédiate-
ment créé la Bibliothèque de l’Enseignement des Beaux-Arts, puis
Baillière, Colin, Delagrave ont suivi cet exemple, en sorte que depuis
dix ou douze ans on a édité, sur l’histoire des arts, des livres que
notre jeunesse studieuse a accueillis avec beaucoup de faveur et
qui ont eu un succès inespéré.

L’un de ces livres est relatif à T «Émaillerie» 1 2. M. E. Molinierasu
y résumer ce qu’il est indispensable de connaître de cet art pour appré-
cier ce qu’on en peut voir en nos musées d’Europe; un autre volume
de même importance nous était promis, qui, sur les «Émaux peints »
aurait complété ou expliqué, de manière différente, un sujet qui
intéresse une élite de curieux. Claudius Popelin, l’artiste regretté,
l’émailleur habile, l’auteur d’ouvrages écrits d’un style si personnel,
Claudius Popelin avait promis à M. Jules Comte d’écrire sur les
Émaux un traité, où il aurait parlé en praticien et en maître, de l’art

1. Gazette des Beaux-Arts, 1881, t. XXIV, p. 524 : Les Arts du métal et les livres
qu’on ne fait pas.

2. L’Émaillerie, par E. Molinier, 1 vol. in-12. Paris, Hachette et Cie, 1892.
 
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