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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 9.1893

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Nr. 5
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Falize, Lucien: Claudius Popelin et la Renaissance des émaux peints, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24662#0465

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LA RENAISSANCE DES ÉMAUX PEINTS.

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des aptitudes requises pour l’exécution de ces grandes plaques, et ce
fut Apoil qui se consacra à ces essais difficiles. Pendant ce temps,
Meyer-Heine, qui faisait des travaux de décor à la manufacture, con-
tinuait au dehors son commerce de petits émaux. Il y a de lui des
plaques nombreuses qui ont servi à tromper des amateurs trop naïfs.
Elles sont cependant reconnaissables : il suffit d'aller voir à la manu-
facture ce qui reste encore des décors peints par cet artiste, pour se
mettre en garde contre les tentatives des marchands, qui ont encore
ces objets-là.

J’ignore à quelle date précise fut instituée la commission de per-
fectionnement qui avait charge d’introduire à Sèvres des idées artis-
tiques nouvelles. M. Gobert m’a raconté, et M. Doat a écrit, ce
qui en advint. Toujours est-il que c’est le gouvernement de 1848
qui nomma cette commission. Elle était composée de Ingres, Horace
Yernet, Ary Scheffer et Paul Delaroclie. — Les deux premiers ne
vinrent jamais, Ary Scheffer rarement; Paul Delaroclie prit seul son
rôle au sérieux et vint à différentes reprises visiter l’établissement
national.

A l’une de ces visites il s’arrêta devant les travaux de Meyer-
Heine, qui en profita pour sortir timidement du tiroir de sa table
quelques broches qu’il exécutait pour l’industrie parisienne. Paul
Delaroclie prit intérêt à ces bibelots, disserta avec la chaleur commu-
nicativequ’il mettait dans ses apologies artistiques, sur cet art char-
mant et admirable, une des gloires françaises les moins contestées et qui
était entièrement perdu. Il émit l’idée qu’on pourrait à Sèvres tenter
de le faire revivre et M. Ebelmen promit de faire des essais :
« Mais je n’ai pas d’artistes à consacrer à ces travaux, dit-il. —
Qu’à cela ne tienne, repartit Delaroclie, je vous enverrai deux de
mes élèves 1. »

Il désigna Picou et Hamon. — Picou ne vint pas. — Hamon ne
resta pas longtemps et ne fit que quelques plaquettes d’essai2.

Le succès que peu de temps après Hamon remportait au Salon,
avec son tableau Ma sœur n'y est pas, le détermina à quitter la manu-
facture où on ne lui attribuait à titre d’indemnité qu’une maigre
prime de 500 francs. C’est alors que Paul Delaroclie choisit parmi
ses élèves M. Gobert, et que cet excellent artiste fit son entrée à la

L Taxile Doat, Causerie d’un émailleur (Reçue des Arts décoratifs, 1891).

2. Elles ont été montées en coffret et données par l’Empereur à Lepage-
Moustier, l’arquebusier, qui les a léguées à sa nièce, MmB M.
 
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