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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 29.1903

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Nr. 1
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Dimier, Louis: Eugène Müntz
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https://doi.org/10.11588/diglit.24811#0050

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EUGÈNE MÜNTZ

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guerre de 1870, il prit sa place dans un bataillon de mobiles du
département de la Seine. L’Ecole française de Rome le reçut en 1873.
L’année suivante commença de paraître son premier ouvrage
important, les Notes sur les mosaïques de ïItalie. Quelques articles
d’érudition avaient contribué déjà à le faire connaître, plusieurs
dans celte Gazette des Beaux-Arts dont il devait se rendre l’un des
plus éminents en même temps que des plus assidus collaborateurs.
Son premier article y parut en 1868. C’était une simple bibliographie,
traitée avec toute la précision et la sagesse qui ne devaient manquer
à aucun de ses ouvrages, L'École française jugée par la critique alle-
mande, à propos de Y Histoire de la Peinture française moderne de
J. Meyer. L’auteur n’avait que vingt-trois ans.

En 1876, au retour de Rome, Eugène Müntz fut nommé sous-
bibliothécaire de l’Ecole des Reaux-Arts, et en 1878 bibliothécaire,
archiviste et conservateur du musée. Dès ce moment, tandis que
de nouveaux livres étendaient sa réputation, commença de se faire
apprécier, dans l’ombre d’une salle de lecture, l’extraordinaire
mémoire de bibliographe dont il appuyait sa critique. En 1878 parut
le premier fascicule de ses Arts à la cour des Papes ; en 1881 ses Pré-
curseurs de la Renaissance, et la même année Raphaël, refondu et de
nouveau publié en 1883 dans la forme que nous lui connaissons,
qui en fait un des ouvrages les plus considérables du siècle, et le
chef-d’œuvre de cette féconde carrière. Entre temps il avait été
nommé à la suppléance de Taine dans la chaire d’esthétique et
d’histoire de l’art de cette même Ecole des Reaux-Arts. Eugène
Müntz tenait dès lors dans le monde du savoir le haut rang dans
lequel il devait finir, et qui lui valut d’être successivement chevalier
de la Légion d’honneur, membre des Antiquaires de France et de
l’Institut. Sa collaboration à toutes sortes de revues savantes et
de vulgarisation s’était accrue au delà du vraisemblable. Outre la
Gazette des Beaux-Arts, on le voit favoriser de ses travaux la Revue
archéologique, Y Art, la Revue des Deux Mondes, jusqu’au Magasin
pittoresque, et prendre enfin la direction de cette Ribliothèque inter-
nationale de l’art dont la carrière, trop tôt finie, n’en fut pas moins
illustrée d’ouvrages comme Les Ducerceau de M. de Geymüller, le
Claude Lorrain de lady Dilke, le Van Mander de M. Hymans.

L’esprit demeure stupéfait devant l’énorme labeur que distillaient
cette plume aisée et claire, ce cerveau méthodique et d’un équilibre
parfait. Voici La Tapisserie pour la collection Quantin en 1882; Dona-
tello pour la librairie de l’Art ; La Renaissance en Itcdie et en France au
 
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