DOI issue:
Nr. 1
DOI article:Hamel, Maurice: Les derniers travaux sur Albert Dürer
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.24811#0071
LES DERNIERS TRAVAUX SUR ALBERT DÜREIl
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plus d'un tableau de cette période les fonds montagneux sont traités avec une
supériorité qu’on ne s’expliquerait pas sans des impressions personnelles. Cela est
vrai des Descentes de croix, des portraits de Weimar, et surtout du portrait du
peintre, à Madrid, qui offre à droite : une échappée sur une plaine traversée par
un fleuve et dominée par des cimes, où les pâles reflets de la neige, alternant avec
de sombres épaisseurs, mettent une vie extraordinaire : souvenir tout vibrant
encore des impressions ressenties parle jeune homme dans la traversée des Alpes.
Le petit Burg du Louvre, perché comme un nid d’aigle sur un îlot de rochers,
PAYSAGE nu TYROL, AQUARELLE PAR ALBERT DÜRER
(Musée du Louvre.)
et dont le donjon est frôlé d’un vol d’oiseaux, appartient sans aucun doute au
premier voyage. L’exécution trop appuyée et minutieuse, les rochers découpés
au couteau et peu caractérisés, en font foi. M. Hændcke fait observer que les
créneaux ont la forme dite « eu queue d’hirondelle », qui ne se rencontre que dans
le Tyrol et le nord de l’Italie. Or, ce même burg reparaît dans les fonds du Saint
Eustache, et c’est déjà une preuve suffisante du premier voyage à Venise. Si l’on
pouvait douter encore, voici un argument décisif. Cette même forme de créneaux
se retrouve dans le site montagneux au-dessus duquel plane la Grande Fortune,
et ce site n’est autre que Klausen en Tyrol : il suffit de comparer la gravure avec
les deux photographies du Klausen actuel publiées par l’auteur. C’est bien, dans
le triangle que forment le Blankenbach et l’Eisack, la même petite ville avec ses
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plus d'un tableau de cette période les fonds montagneux sont traités avec une
supériorité qu’on ne s’expliquerait pas sans des impressions personnelles. Cela est
vrai des Descentes de croix, des portraits de Weimar, et surtout du portrait du
peintre, à Madrid, qui offre à droite : une échappée sur une plaine traversée par
un fleuve et dominée par des cimes, où les pâles reflets de la neige, alternant avec
de sombres épaisseurs, mettent une vie extraordinaire : souvenir tout vibrant
encore des impressions ressenties parle jeune homme dans la traversée des Alpes.
Le petit Burg du Louvre, perché comme un nid d’aigle sur un îlot de rochers,
PAYSAGE nu TYROL, AQUARELLE PAR ALBERT DÜRER
(Musée du Louvre.)
et dont le donjon est frôlé d’un vol d’oiseaux, appartient sans aucun doute au
premier voyage. L’exécution trop appuyée et minutieuse, les rochers découpés
au couteau et peu caractérisés, en font foi. M. Hændcke fait observer que les
créneaux ont la forme dite « eu queue d’hirondelle », qui ne se rencontre que dans
le Tyrol et le nord de l’Italie. Or, ce même burg reparaît dans les fonds du Saint
Eustache, et c’est déjà une preuve suffisante du premier voyage à Venise. Si l’on
pouvait douter encore, voici un argument décisif. Cette même forme de créneaux
se retrouve dans le site montagneux au-dessus duquel plane la Grande Fortune,
et ce site n’est autre que Klausen en Tyrol : il suffit de comparer la gravure avec
les deux photographies du Klausen actuel publiées par l’auteur. C’est bien, dans
le triangle que forment le Blankenbach et l’Eisack, la même petite ville avec ses