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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 29.1903

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Marcou, Paul Frantz: Le Moyen Âge et la Renaissance: la collection Dutuit
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https://doi.org/10.11588/diglit.24811#0157

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

sur le nœud circonscrit un double sujet : le Christ en croix entre
la Vierge et saint Jean, et la Vierge entre deux anges céroféraires,
suivant une formule fréquente dont l’ancienne collection Ch. Mann-
heim et la collection Spitzer fournissaient plusieurs variantes ; un
petit coffret à sujets civils, et, enfin, un manche de couteau de chasse,
que décore le charmant relief d’un fauconnier au repos.

Deux beaux triptyques-reliquaires nous montrent ce qu’était
l’orfèvrerie dans la vallée de la Meuse et du Rhin vers le milieu du
xne siècle. Le centre de chacun d’eux est occupé par une croix à
double traverse qu’accostent deux anges debout en argent repoussé.
Les plaques champlevées qui décorent le soubassement du panneau
central et celles qui se superposent sur les volets ont la tonalité de
tous les émaux rhénans; elles offrent, en outre, un exemple de ce tra-
vail particulier de la taille d’épargne imitant encore le procédé du
cloisonné. Ces deux triptyques viennent de la collection Soltikoff.
La même collection en possédait un troisième, de semblable caractère,
mais de dimension supérieure, actuellement à Londres, au musée
de South Kensington. Tous trois appartiennent à la même famille
que le reliquaire de la Vraie Croix de l’église Sainte-Croix de Liège
et que celui de l’abbaye de Florcffe, que conserve aujourd’hui le
Musée des antiquités de Bruxelles. La similitude des formes et
l’identité du métier doivent faire attribuer à ces différentes pièces
une commune origine. 11 la faut chercher, pensons-nous, dans quel-
qu’un des nombreux ateliers monastiques de la Belgique orientale
et plus particulièrement dans celui de la célèbre et florissante
abbaye de Stavelot.

La concurrence française de l’émaillerie rhénane, l’émaillerie
limousine, a fourni quelques échantillons de belle qualité. Deux
grandes plaques d’applique cintrées,sur lesquelles se détachent en
demi-relief de cuivre doré sur fond d’arabesques deux Apôtres assis,
saint Paul et saint Thomas, paraissent provenir de la même châsse
ou tout au moins du même atelier que le Saint Matthieu du musée
du Louvre; une paire de flambeaux montés sur pied triangulaire et
dont trois boules interrompent la fusée est proche parente de celle
qui figura dans la collection Spitzer; enfin, sans parler d’une plaque
de reliure, d’une navette à encens et même de deux très beaux fer-
maux de chapes dont l’un vient des collections Soltikoff et Sellière,
une crosse dont la volute se termine par une tête de serpent mor-
dant la queue d'un lion, symbole de la lutte du Bien et du Mal,
reproduit un des types les plus communément répandus de l’émail-
 
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