LA COLLECTION DUTUIT
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dispositif et devait avoir la même destination. A côté de cette pièce,
dont la sobriété attire peu les regards, figurent de très bonnes
épreuves de modèles connus, plats à sujets rustiques, plats à épices,
coupes à fruits, salières et saucières, qui enrichissent la collection
sans nous rien apprendre de nouveau sur l’œuvre connu et classé
du maître saintongeois. Palissy mourut en 1590 : il faut donc dis-
traire à coup sur de cet œuvre
le plat qui représente Henri IV
et sa famille, et il semble bien
qu’il faille faire de même pour
la série des statuettes souvent
encore inscrites sous son nom :
le Joueur de vielle, YEnfant
aux chiens, et aussi la célèbre
Nourrice, la meilleure de toutes
ces petites figures de terre
émaillée, dont le musée de
Reims possède le modèle taillé
en bois. Elles pourraient n’être
pas antérieures aux premières
années du xvne siècle et venir
de quelque atelier continua-
teur de la manière et des pro-
cédés de Palissy, tel que celui
dont Héroard nous signale en
son journal l’existence à Fon-
tainebleau.
En ces derniers temps, l’his-
toire de la céramique italienne
s’est sensiblement modifiée : si
le procès pendant entre Cafag-
giolo et Faenza ne paraît pas encore définitivement jugé, Deruta a,
par contre, bénéficié de l’héritage contesté à Pesaro, et Gubbio a sou-
vent dû rendre à Urbino et Castel-Durante la part leur revenant
d’une gloire qui leur demeure commune. A Cafaggiolo peut être laissé
un plat que décorent les armoiries d’un évêque entre deux dragons;
mais à Faenza, sans conteste, appartient un autre en camaïeu bleu
et blanc, daté de 1532, qu’éclaire seul en son milieu le ton jaune
d’un Orphée ou d’un Apollon inscrit dans un médaillon. Nous ren-
dons à Deruta une des pièces les plus séduisantes de la collection :
19
13UIRE EN VERRE DE VENISE, XVe SIÈCLE
(Collection Dutuit.)
XXIX. — 3e PÉRIODE.
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dispositif et devait avoir la même destination. A côté de cette pièce,
dont la sobriété attire peu les regards, figurent de très bonnes
épreuves de modèles connus, plats à sujets rustiques, plats à épices,
coupes à fruits, salières et saucières, qui enrichissent la collection
sans nous rien apprendre de nouveau sur l’œuvre connu et classé
du maître saintongeois. Palissy mourut en 1590 : il faut donc dis-
traire à coup sur de cet œuvre
le plat qui représente Henri IV
et sa famille, et il semble bien
qu’il faille faire de même pour
la série des statuettes souvent
encore inscrites sous son nom :
le Joueur de vielle, YEnfant
aux chiens, et aussi la célèbre
Nourrice, la meilleure de toutes
ces petites figures de terre
émaillée, dont le musée de
Reims possède le modèle taillé
en bois. Elles pourraient n’être
pas antérieures aux premières
années du xvne siècle et venir
de quelque atelier continua-
teur de la manière et des pro-
cédés de Palissy, tel que celui
dont Héroard nous signale en
son journal l’existence à Fon-
tainebleau.
En ces derniers temps, l’his-
toire de la céramique italienne
s’est sensiblement modifiée : si
le procès pendant entre Cafag-
giolo et Faenza ne paraît pas encore définitivement jugé, Deruta a,
par contre, bénéficié de l’héritage contesté à Pesaro, et Gubbio a sou-
vent dû rendre à Urbino et Castel-Durante la part leur revenant
d’une gloire qui leur demeure commune. A Cafaggiolo peut être laissé
un plat que décorent les armoiries d’un évêque entre deux dragons;
mais à Faenza, sans conteste, appartient un autre en camaïeu bleu
et blanc, daté de 1532, qu’éclaire seul en son milieu le ton jaune
d’un Orphée ou d’un Apollon inscrit dans un médaillon. Nous ren-
dons à Deruta une des pièces les plus séduisantes de la collection :
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13UIRE EN VERRE DE VENISE, XVe SIÈCLE
(Collection Dutuit.)
XXIX. — 3e PÉRIODE.