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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 29.1903

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Nr. 3
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Bouchot, Henri: Les portraits de Louis XI
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https://doi.org/10.11588/diglit.24811#0251

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LES PORTRAITS DE LOUIS XI

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maître en relation directe avec Louis XI ; mais les fréquents dépla-
cements de celui-ci à Bruxelles, au plus beau temps de Rogier van
derWeyden, autorisent les suppositions1. Entre 1456 et 1461, c’est,
pour l’âge du prince, de vingt-trois à vingt-huit ans, à peu près ce
qu’il montre dans son effigie, mais plutôt vingt-trois que vingt-huit.
A ce moment, les van Eyck sont morts, et Memling n’est pas encore.
Un fait nous permet, d’ailleurs, de songera Rogier van der Weyden;
on ne l’a point remarqué dans les notices de Karl van Mander, il
vaut pourtant qu’on le note et, dans la circonstance, il acquiert une
importance exceptionnelle. Mander exprime qu’ « une reine », dont
Rogier avait fait le portrait, lui abandonna les rentes d’une certaine
dîme. De quelle reine pourrait-il être question, sinon de Charlotte de
Savoie, dont l’effigie était à Gand, comme nous l’avons dit, et que le
crayonneur d’Arras nous a conservée? Charlotte est, dans son portrait,
coiffée d’un hennin très haut, très français d'allure; elle a une incli-
naison de corps qui rappelle étrangement certaines figures du maître.
Les Flamands n’ont pas de reine, ils ont une duchesse ; la seule
reine qu’ils eussent aperçue vers ce temps ne pouvait être que
Charlotte, dont l'avènement date de 1461. Rogier ne devait pas jouir
longtemps du cadeau princier; trois ans après, il mourait à Bruxelles.

Par une coïncidence singulière, le crayonneur du dessin d’Arras,
Jean Le Boucq, a joint aux effigies de Louis XI et de sa femme
celle de « maistre Rogier, painctre de grand renom », comme s’il
eut voulu nous prévenir de certaines concordances, de légendes ou
de traditions ayant cours au temps où il travaillait, c’est-à-dire au
commencement du xvn° siècle, cent quarante ans après la mort de
Louis XI2.

HENRI BOUCHOT.

J. Lettres de Louis XI (Société de l’Hist. de France, t. I, pussim).

2. Voir le portrait de Rogier van der Weyden au recueil des crayons d’Arras
(Bibl. municipale, manuscrit nu 266, fol. 272). Voir aussi ce que M. Quarré-
Reybourbon a écrit au sujet de Le Boucq dans l’ouvrage cité plus haut.
 
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