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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 29.1903

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Nr. 3
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Mély, Fernand de: Le grand camée de Trianon
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https://doi.org/10.11588/diglit.24811#0276

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

foucauld (rue cle l’Université). Notre camée, cependant, semble être
encore plus fortement influencé par l’école de David; il me rappelle
tout à fait l’économie des dernières ciselures précieuses de Gouthiôre
(mort en 1813), exécutées sous l’Empire; elles n’ont plus la délicate
souplesse de ses œuvres de la fin du xvme siècle, bien qu’elles en
gardent le souvenir, au milieu de celte raideur classique, si apparente
dans la Peinture de cette carte de visite du comte Armand de Poli-
gnac, que nous reproduisons.

Et peu à peu paraissent ainsi se resserrer les limites dans les-
quelles doivent se poursuivre les recherches.

Mais, alors, avec ce que nous venons de dire, ne pourrait-on mettre
une signature au bas du monument?

Bien que nous n’ignorions ni le nom, ni le faire des meilleurs
graveurs sur pierres de la fin duxvin0 siècle et du commencement du
xix°, comme les Pichler, les Mayer, les Simon, les Jeuffroy, comme
Galandrelli même, l’auteur de tant d’œuvres achetées comme antiques
par les plus grands musées d’Europe, j’avoue ne trouver aucun artiste
auquel le rapporter.

Et le motif en est, je crois, facilement dégageable.

Lorsqu’on voit que les personnages ne sont ni groupés, ni habil-
lés d’après les couches, d’après les accidents mêmes de la pierre,
qu’un professionnel aurait eu grand soin d’étudier avant d’attaquer
sa matière, on sent que ce n’est pas là l’œuvre d’un véri table graveur
sur pierre, mais fort probablement d’un très habile sculpteur, qui a
commencé son bas-relief (et ce mot, je l’emploie à dessein) sans se
douter des difficultés qu’il allait rencontrer.

Il a marché comme s’il avait sous son ciseau, simplement
un marbre très dur, et dans nombre d’endroits, on devine que tout
à coup, au moment où il s’y attendait le moins, il a dû obéir à une
pierre qu’il ignorait, alors qu’un graveur eût su prévoir tous ses
défauts, — on peut même ajouter : en tirer parti.

Malgré tout, c’était un très habile homme; car si l’anatomie
disgracieuse du bas du corps de la jeune fille qui enlace le priape
est aussi invraisemblable que le piédestal du terme, on peut, tout à
côté, admirer des choses charmantes : l’éphèbe, — excellentes : l’ex-
quise figure de la Peinture, dont le cou flexible supporte le fin profil,
pendant que son bras délicat soutient gracieusement la toile, posée
sur une jambe élégamment allongée.

Et maintenant qu’il ne reste rien ni de la tradition pompéienne, ni
de l’envoi à Marie-Antoinette, tâchons de découvrir comment le camée
 
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