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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 29.1903

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https://doi.org/10.11588/diglit.24811#0291

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

têtes, particulièrement les chevelures, les mains des enfants, si ce n’est Rubens
ou van Dyck? Rien de plus délicieux, sous ce rapport, que l’œuvre de la Galerie
royale d’Angleterre, et si nous retrouvons presque identique l'une des fillettes
dans le tableau de La Paix et la Guerre,-c’est que les deux œuvres sont de Rubens.

La famille Gerbier s’accroît. De quatre, le nombre des enfants arrive à neuf ’
tous figurent sur la toile de Windsor, et c’est un problème de quelque intérêt que
la recherche de leur paternité artistique. Le groupe principal, celui où Gerbier
figure avec sa femme et quatre enfants, ne demeura pas isolé. Sans s’y relier en
aucune sorte, un nouveau groupe le vint compléter. R se compose de deux
fillettes, accoutrées en petites femmes. Leur grâce mutine triomphe d’un costume
certainement peu approprié à leur âge; le contraste les fait paraître plus char-
mantes encore. Nul autre que van Dyck ne nous paraît avoir dû peindre cette
partie du tableau, où tant de grâce se combine avec tant de maîtrise. Car, enfin,
ces enfants-là ne sont pas copiés, eux, alors que tout le reste serait la trans-
cription d’un prototype de Rubens. Quelqu’un, ici, a mis du sien et du meilleur.
Vient enfin, pour compléter l’ensemble, un dernier groupe de trois enfants : deux
garçons, une fille. Eux,non plus, n’ont aucune relation avec leurs aînés, et le plus
simple coup d’œil prouve qu’il s’agit là d’un troisième intervenant. Qui? R est
difficile de le dire, mais j’opinerais pour Jean Mytens, de La Haye, ou, plutôt,
Gonzalès Coques, d’Anvers, car,ne l’oublions pas, Gerbier fit dans l’une et l’autre
ville des séjours prolongés, et le tableau qui nous occupe provient d’une collec-
tion hollandaise. On n’y découvrit que plus tard le nom de Gerbier.

J’ai cité Gonzalès Coques. On trouvera peut-être étrange de voir mentionner,
à propos d’une si vaste toile, un peintre de figures en format réduit. Tout
d’abord, observons que Gonzalès Coques, à le juger par son merveilleux por-
trait de famille de Budapest, ne perdait rien de sa valeur pour donner à ses
personnages des dimensions moins réduites. Ceci en passant. Et, bizarre coïnci-
dence : sur le portrait de lady Gerbier et de ses enfants, toile donnée comme
étant de Rubens, nous voyons une sorte de pavillon de verdure soutenu par
un groupe de deux sirènes enroulées, faisant corps avec un dauphin à la queue
dressée. Ce motif, nous ne le retrouvons pas dans le tableau de Windsor. En
revanche, il apparaît identique dans l’exquis portrait de la famille Verblest(?),
œuvre de Gonzalès Coques précisément, faisant partie également de la collection
royale d’Angleterre, mais exposée à Buckingham Palace. x\insi donc, Rubens
crée à Londres l’effigie de lady Gerbier et de ses enfants; Gonzalès Coques,
à Anvers, celle de la famille Verblest, et tous deux adoptent le même fond!
Pareille invraisemblance pose à nouveau la question d’authenticité des deux
peintures : le portrait de famille appartenant à lady Culling Hanbury, et celui,
plus étendu, de Windsor. Nous estimons que ce dernier est l’original.

Le livre de M. Rooses sera-t-il, par une traduction, rendu accessible au lecteur
non familiarisé avec la langue flamande? Je l’ignore. II intéresse sans doute
l'amateur hollandais; il ne saurait être indifférent à l’ensemble des amis de l’art.
Je me plais à croire qu’il se vulgarisera autrement que par une simple critique.

HENRI H Y M A N S

L’Imprimeur-gérarit : André Marty.

PARIS.

IMPRIMERIE DE LA

GAZETTE DES BEAUX-ARTS », 8, RUE FAYART.
 
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