ACQUISITIONS DU DÉPARTEMENT DE LA SCULPTURE 379
Benevieni, on reconnaîtra que le morceau est fort digne d’estime.
Les connaisseurs d’aujourd’hui auront la petite satisfaction de se
dire qu’ils ne s’y laisse-
raient plus prendre, mais
« cé pétit tour dou quin-
zième siècle si difficile à
attraper » dont me parlait
un jour un subtil Italien,
qui sait si de modernes
Bastianini ne l’ont pas re-
trouvé? A chaque progrès
de la science et de la cri-
tique correspondent les
progrès parallèles de l’imi-
tation érudite. Les grands
archéologues suscitent les
grands contrefacteurs. Cha-
que âge a les falsificateurs
qu’il mérite. Le nôtre a le
droit d’être lier.
*
* *
Il me reste à achever
la revue des acquisitions
qui ont enrichi nos séries
françaises. Comme elles
furent longtemps systéma-
tiquement négligées, c’est
sur elles que doit porter
aujourd’hui le principal
effort d’un musée qui tient
à mériter son titre de na-
tional.
On pouvait croire, après
les « descentes ». succes-
sives qui y avaient été
pratiquées, que les maga-
sins et les chantiers de Saint-Denis ne recélaient plus aucun débris
digne d’être recueilli. On voulut pourtant s’en assurer une fois de
FIGURE DU MONUMENT DE JEANNE DE BOURBON
PIERRE
ÉCOLE FRANÇAISE, COMMENCEMENT DU XVIe SIÈCLE
(Musée du Louvre.)
Benevieni, on reconnaîtra que le morceau est fort digne d’estime.
Les connaisseurs d’aujourd’hui auront la petite satisfaction de se
dire qu’ils ne s’y laisse-
raient plus prendre, mais
« cé pétit tour dou quin-
zième siècle si difficile à
attraper » dont me parlait
un jour un subtil Italien,
qui sait si de modernes
Bastianini ne l’ont pas re-
trouvé? A chaque progrès
de la science et de la cri-
tique correspondent les
progrès parallèles de l’imi-
tation érudite. Les grands
archéologues suscitent les
grands contrefacteurs. Cha-
que âge a les falsificateurs
qu’il mérite. Le nôtre a le
droit d’être lier.
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Il me reste à achever
la revue des acquisitions
qui ont enrichi nos séries
françaises. Comme elles
furent longtemps systéma-
tiquement négligées, c’est
sur elles que doit porter
aujourd’hui le principal
effort d’un musée qui tient
à mériter son titre de na-
tional.
On pouvait croire, après
les « descentes ». succes-
sives qui y avaient été
pratiquées, que les maga-
sins et les chantiers de Saint-Denis ne recélaient plus aucun débris
digne d’être recueilli. On voulut pourtant s’en assurer une fois de
FIGURE DU MONUMENT DE JEANNE DE BOURBON
PIERRE
ÉCOLE FRANÇAISE, COMMENCEMENT DU XVIe SIÈCLE
(Musée du Louvre.)