DOI issue:
Nr. 6
DOI article:Cochin, Henry: Quelques réflexions sur les Salons, [1]
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.24811#0485
QUELQUES RÉFLEXIONS SUR LES SALONS
445
M. Dagnan-Bouveret. Des deux côtés on trouve donc des réaction-
naires, et, de même, des révolutionnaires.
Dès le début, d’ailleurs, cette confusion existait, et parmi les
auteurs aujourd’hui disparus du grand schisme on rencontrait côte-
à-côte Meissonier et Puvis de Chavannes. Pour vrai dire, une sépa-
ration fondée sur des principes d’école et de manière serait chose
impossible à concevoir. Essayez un peu, pour voir, de tracer une
CHAUMIÈRE DU LIMBOURG BELGE, PAR M. JULES BRETON
(Société des Artistes français.)
ligne de démarcation. Si même vous la pouviez tirer, lé public la
trouverait fausse, et il faut bien penser à lui.
Les jugements que la masse moyenne des spectacteurs porte
sur les artistes sont sommaires et insuffisants. Où sont bien nos clas-
siques et nos romantiques, nos idéalistes ou nos réalistes, nos mo-
dérés ou nos « avancés »? Déjà Delacroix s’indignait d’être traité de
romantique, et s’affirmait classique, en quoi il avait raison. Mais,
je prends, par exemple, ce peintre solitaire, semble-t-il, et person-
nel entre tous : M. Eugène Carrière, absent cette année du Salon,
mais heureusement rappelé à notre souvenir parles poétiques pein-
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M. Dagnan-Bouveret. Des deux côtés on trouve donc des réaction-
naires, et, de même, des révolutionnaires.
Dès le début, d’ailleurs, cette confusion existait, et parmi les
auteurs aujourd’hui disparus du grand schisme on rencontrait côte-
à-côte Meissonier et Puvis de Chavannes. Pour vrai dire, une sépa-
ration fondée sur des principes d’école et de manière serait chose
impossible à concevoir. Essayez un peu, pour voir, de tracer une
CHAUMIÈRE DU LIMBOURG BELGE, PAR M. JULES BRETON
(Société des Artistes français.)
ligne de démarcation. Si même vous la pouviez tirer, lé public la
trouverait fausse, et il faut bien penser à lui.
Les jugements que la masse moyenne des spectacteurs porte
sur les artistes sont sommaires et insuffisants. Où sont bien nos clas-
siques et nos romantiques, nos idéalistes ou nos réalistes, nos mo-
dérés ou nos « avancés »? Déjà Delacroix s’indignait d’être traité de
romantique, et s’affirmait classique, en quoi il avait raison. Mais,
je prends, par exemple, ce peintre solitaire, semble-t-il, et person-
nel entre tous : M. Eugène Carrière, absent cette année du Salon,
mais heureusement rappelé à notre souvenir parles poétiques pein-