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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 29.1903

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Nr. 6
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Roche, Denis: Dmitri-Grigorévitch Lévitski, 1: un portraitiste petit-russien au temps de Catherine II
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https://doi.org/10.11588/diglit.24811#0552

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506

GAZETTE DES BEAUX ARTS

Il croit y deviner l'influence de Tocqué1. Le lecteur sait, au juste,
ce qu’on en peut penser2.

La récompense officielle due à Lévitski pour ses travaux ne se
fit pas attendre. Ses collègues le désignèrent, cette année même,
pour être à l’avenir un des six conseillers de l’Académie. La fonc-
tion était rétribuée. Mais une vacance ne se produisit qu’en 1780.

Après les derniers portraits des élèves de Smolny, six à sept
années s’écoulent avant que Dmitri-Grigorévitch reçoive une nouvelle
commande de l’impératrice. On n’en sait aucune cause positive et les
causes générales que l’on pourrait ajouter à celles qui ont été données
sont peu concluantes. Il nous paraît vain d’évoquer les particula-
rités de caractère de la souveraine, aussi prompte à s’engouer qu’à
se désenchanter; sa complète incompétence en fait de choses d’art,
avouée par elle à Falconet, et qui la privait à peu près de toute initia-
tive en cette matière; son activité débordante, qui avait ailleurs à
s’occuper et qui ne fut jamais plus grande qu’à cette époque; ou le
manque d’argent qu’elle éprouvait aussi parfois. Peintre du monde
de la Cour,peintre des favoris et du monde littéraire,Lévilski était,
au reste, si occupé, que, dans son affaire avec de Bressant, il put
faire observer qu’il n’avait accepté la commande du directeur de la
manufacture de tapisseries que sur son insistance, et sur la promesse
qu’on ne le talonnerait pas pour l’exécuter.

Un de ses portraits les plus savoureusement modelés est, en
1778, celui de Mme Lvov, belle-sœur du poète Derjavine. Un frais
visage, la plénitude d’une chair juvénile, méritaient d’inspirer les
vers du comte de Ségur, qui ont été transcrits au dos du portrait —
encore que, d’après la date d’arrivée en Russie du galant diplomate,
ils eussent paru plus exactement, mais non mieux placés,sur un
autre portrait de Mme Lvov que Lévitski peignit en 1785. Ségur vante
la bouche, le sourire doux, l’air gracieux de la jeune femme.

Des circonstances de la vie de Grégoire Orlov, le premier favori
de Catherine, permettent de faire remonter à l’époque où nous
sommes son portrait non daté. Homme d’une beauté rare, plein d’une

1. Gazette des Beaux-Arts, lre pér., t. XIII, p. 372.

2. Les portraits des élèves de Smolny sont au palais de Péterhof. Des copies
en ont été faites récemment pour le Musée Alexandre III. (Elles ne sont pas expo-
sées.) — L. Viardot, dans ses Musées d’Angleterre, de Belgique, etc. (1835), parle
d’« un portrait, à la manière forte de Rembrandt, par Lévitski » qu'il a vu dans
le cabinet de M. Prianichnikov. Dans les portraits de cette collection, qui sont au-
jourd'hui au Musée Roumiantsov à Moscou, il ne peut être question que du père
de l’artiste.
 
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