XII
Rentrée au Caire. — M. Lubbert. — Le 16. Hôtel Waghorn. — Daguerréotypes manqués.— La citadelle et la
pierre dont elle est bâtie. — Dîner au poivre. — Tournée dans un café. — Note sur l’ambre gris et jaune.
— Le hachich ou bing. — Les assassins. — L’opium ou afioum.—Ordre du jour du général Menou contre
lé hachich. — Qualité du café. — Le café et le tabac, proverbe persan. — Légende historique sur sa dé-
couverte. — Les discussions religieuses à son sujet. — Café, dénomination générique pour toutes les bois-
sons. — Opinions diverses à ce sujet, et défenses contre les boissons à différentes époques de l’histoire. —
Les musiciens.— Les jeux de hasard et autres. — Moyens de se soustraire à la lettre des docteurs contre
les échecs. — Mahomet contre les joueurs. — Précepte d’Aristote sur le meme sujet.
Qu’il est doux de plonger dans l'ombre des petites rues nos corps et
nos âmes à demi fondus par les plus cuisants rayons du soleil !
Ombre chérie, tu es aussi bienfaisante que tes mystères sont poétiques!
Inséparable sœur de la lumière, la pureté de l’air t’enlève bien des secrets
que l’œil des peintres peut seul te dérober. La distribution des reflets du
ciel semble rendre tes nuances volatiles à côté de l’aride opacité de la lu-
mière. La richesse et l’éclat n’ont point de coquetterie dans la nature,
l’imagination seule y ajoute par la métamorphose perpétuelle qu’elle
fait subir à ce qui nous entoure; on conçoit la fécondité inventrice des
Orientaux en présence de pareils tableaux; le Caire est un labyrinthe
pour l’œil et la pensée; mais l’embarras du touriste n’en est que plus
grand, surtout quand le temps lui manque pour choisir. Le papier sans
fin, la promptitude, la justesse et le nombre des observations sont des
conditions impossibles à réaliser ; contentons-nous donc de tourner à
droite, puis à gauche, puis à droite, puis à gauche, et de continuer ainsi
un nombre n 4- n y ,-r, et nous sommes sûrs d’arriver à la solution du
problème proposé, l’hôtel Whaghorn. Mais non, nous rencontrons un
Turc au teint fi ais et rosé, bien nourri, à l’œil gai, au nez un peu parent
Rentrée au Caire. — M. Lubbert. — Le 16. Hôtel Waghorn. — Daguerréotypes manqués.— La citadelle et la
pierre dont elle est bâtie. — Dîner au poivre. — Tournée dans un café. — Note sur l’ambre gris et jaune.
— Le hachich ou bing. — Les assassins. — L’opium ou afioum.—Ordre du jour du général Menou contre
lé hachich. — Qualité du café. — Le café et le tabac, proverbe persan. — Légende historique sur sa dé-
couverte. — Les discussions religieuses à son sujet. — Café, dénomination générique pour toutes les bois-
sons. — Opinions diverses à ce sujet, et défenses contre les boissons à différentes époques de l’histoire. —
Les musiciens.— Les jeux de hasard et autres. — Moyens de se soustraire à la lettre des docteurs contre
les échecs. — Mahomet contre les joueurs. — Précepte d’Aristote sur le meme sujet.
Qu’il est doux de plonger dans l'ombre des petites rues nos corps et
nos âmes à demi fondus par les plus cuisants rayons du soleil !
Ombre chérie, tu es aussi bienfaisante que tes mystères sont poétiques!
Inséparable sœur de la lumière, la pureté de l’air t’enlève bien des secrets
que l’œil des peintres peut seul te dérober. La distribution des reflets du
ciel semble rendre tes nuances volatiles à côté de l’aride opacité de la lu-
mière. La richesse et l’éclat n’ont point de coquetterie dans la nature,
l’imagination seule y ajoute par la métamorphose perpétuelle qu’elle
fait subir à ce qui nous entoure; on conçoit la fécondité inventrice des
Orientaux en présence de pareils tableaux; le Caire est un labyrinthe
pour l’œil et la pensée; mais l’embarras du touriste n’en est que plus
grand, surtout quand le temps lui manque pour choisir. Le papier sans
fin, la promptitude, la justesse et le nombre des observations sont des
conditions impossibles à réaliser ; contentons-nous donc de tourner à
droite, puis à gauche, puis à droite, puis à gauche, et de continuer ainsi
un nombre n 4- n y ,-r, et nous sommes sûrs d’arriver à la solution du
problème proposé, l’hôtel Whaghorn. Mais non, nous rencontrons un
Turc au teint fi ais et rosé, bien nourri, à l’œil gai, au nez un peu parent