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Goupil-Fesquet, Frédéric; Vernet, Horace [Bearb.]
Voyage D'Horace Vernet En Orient: Orné de seize dessins — Paris: Challamel, Éditeur, 1843

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https://doi.org/10.11588/diglit.52903#0212
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stantin. Au-dessus de la coupole d’Omar, on distingue un petit dôme
blanc percé de fenêtres oblongues, c’est l’église du Saint-Sépulcre sur le
calvaire ou mont Golgotha, lieu aujourd’hui couvert d’habitations mo-
dernes et dépouillé de tout prestige de son antique histoire; de prosaï-
ques édifices jonchent obscurément le sol et le cachent aux regards in-
vestigateurs des amateurs les plus passionnés du parfum des siècles.
Tel est l’aspect silencieux et morne de ce grand spectre gisant devant
nous qu’on appelle Jérusalem.
Rentrés au couvent vieux, nous avons l’honneur d’être admis auprès
du révérendissime supérieur des couvents de Terre Sainte qui était
chargé d’une partie de nos finances; et pénétrant ensuite au sein des
bazars et des rues, il nous est loisible d’étudier l’anatomie de cette
ville, son ostéologie et sa myologie, en procédant des formes extérieures
aux formes intérieures. Une seconde incursion vers la fin du jour dans
l’église du Saint Sépulcre termine poétiquement notre promenade. La
vaste rotonde soutenue par seize pilastres en style stambolin et au
milieu de laquelle est le saint tombeau, éclairée par 27 lampes suspen-
dues à la voûte, est remplie d’une rêveuse demi-teinte.
Aux pieds du tombeau les pèlerins de tous pays se pressent en foule ,
mais sans bruit. Quelques-uns, à genoux, les mains jointes, prient avec
ferveur, et leur âme purifiée rayonne à travers leurs visages flétris par
la misère et les chagrins. Le repentir et l’espoir se peignent dans leurs
attitudes qui ennoblissent les haillons.D’autres, appuyés sur leur bâtons,
tremblent de crainte et versent des larmes lentes comme si la vie passée
leur apparaissait comme en un long rêve. Le riche et le pauvre, de tout
pays, s’inclinent à la fois; on est ému d’un profond respect, au spectacle
de la pénitence générale empreinte sur tous les visages. C’est l’heure
du service divin, les fidèles commencent à entonner les cantiques et les
pères latins arrivent processionnellement dans le temple ; nous les sui-
vons dans une chapelle superbe où l’on montre la colonne de la flagel-
lation encagée derrière un double rang de grilles; on n’y touche qu’a-
vec un bâton qu’on fait baiser aux croyants. Les cierges qu’on nous me t
à la main nous sont fort utiles pour traverser la grotte où les morceaux
de la croix furent retrouvés ; la procession continue ensuite dans la cha-
pelle élevée sur le lieu même où Pilate jugea le Rédempteur. Notre pè-
lerinage complet terminé, et nos poches remplies de morceaux de reli-
ques , nous allons chez le fils du gouverneur, et, après avoir pris nos
arrangements avec des Arabes de sa connaissance qui doivent nous four-
nir des mules, des chevaux et une escorte pour aller à Saint-Saba et â la
 
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