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Goupil-Fesquet, Frédéric; Vernet, Horace [Bearb.]
Voyage D'Horace Vernet En Orient: Orné de seize dessins — Paris: Challamel, Éditeur, 1843

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https://doi.org/10.11588/diglit.52903#0266
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de brillants; l’Européen lui ferait injure en se découvrant devant lui.
La femme d’Orient. La plus belle est toujours parée d’habits simples
et de jeunesse, joignant à des traits quelquefois irréguliers une taille
majestueuse, qui permet des formes étoffées sans nuire à l’élégance; ses
cheveux sont châtains clair et ses yeux noirs; elle est timide, immobile
et taciturne, ses joues ont les nuances dégradées qu’on trouve aux pé-
tales des roses; des torrents de tresses dé cheveux inondent ses épaules
arrondies, et son front, environné d’un bandeau d’étoffe soyeuse ou de
crêpe de couleur diaphane, est surmonté de pierreries constellées; des
colliers à grains d’or, entremêlés de sequins et de perles, ruissellent sur
sa poitrine haletante comme le flot qu’agite une brise légère ; un bou-
quet d’épis en diamants tremblotte sur sa gorge à demi voilée; chaque
geste de ses bras, chaque inclinaison du cou et chaque pas de ses pieds
délicats, enchâssés dans les babouches comme deux bijoux dans des
étuis en velours, font un cliquetis dont aucune parole ne peut rendre
la voluptueuse harmonie.
MARIAGES EN ORIENT.
Les mariages des Turcs se font par procureurs; les filles promises
dès l’âge de trois ou quatre ans, reçoivent la bénédiction nuptiale de
douze à quatorze ans. Le marié ne peut voir sa femme qu’après la céré-
monie. La signature du contrat nikakh, où sont inventoriés la dot et le
trousseau, se fait entre quelques témoins devant l’iman de la mosquée.
La femme se rend au bain, accompagnée de sa mère ou de quel-
ques femmes de sa famille. La mariée , vêtue magnifiquement, est
dépouillée par ses amies et parentes, qui se trouvent dans la salle du
bain pour la recevoir; alors, on entonne l’épithalame. La fiancée fait
le tour de la société rangée en cercle, et offre à ses compagnes des
cadeaux, en leur baisant la main. C’est dans la procession qui se fait
pour le transport de la nouvelle épouse à la maison de son mari, qu’on
déploie le plus de pompe. La mariée est enfermée dans une voiture à
grillages dorés qui l’empêchent d’être vue; d’ailleurs, elle est couverte
d’un voile rouge bordé de jaune, qui l’enveloppe des pieds à la tête. Des
musiciens, des danseurs et des saltimbanques amusent le peuple par
leurs postures et leurs chants. Vient ensuite le mobilier de la mariée porté
par des chevaux.
On rencontre souvent, à Constantinople, des voitures arabah, sortes
de chars-à-bancs à quatre roues, couverts de toile et traînés par des
bœufs, qui servent au transport des invitées.
 
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