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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 12.1882

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https://doi.org/10.11588/diglit.6801#0105
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15 CENTIMES

LE GRELOT

15 CENTIMES

FRIME GRATUITE

a tous les abonnés des journaux parisiens

Toute personne de la Province ou de l'un des
Pays de l'Union postule qui s'abonne par l'entre-
mise de M. Madré, directeur-gérant du Grelot, à
'un des journaux désignés ci-après, a droit à un
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à de nombreux journaux, peuvent obtenir, outre
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Événement .......... 64 » 32 » 16 »

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France................ 48 » 24 » 12 »

Kazette de France,... 66 » 35 » 18 »

vUaulois................ 64 » 32 » 16 »

(■az. des Tribunaux. 72 » 38 » 18 »

Oil Blas.............. 60 » 32 » 16 »

Illustration........... 36» 18» 9»

intransigeant......... 54 » 27 » 13 50

Journal de» Débats .. 80 » 40 » 20 »

Justice................ 48 » 24 » 12 »

Liberté................ 48 » 25 » 13 »

Marseillaise........... 28 » 15 » 8 »

Moniteur universel... 60 » 32 » 17 »

Monde................. 45 » 23 » 12 »

Monde Illustré........ 24 » 13 » 7 »

Mot d'Ordre.......... 28 » 15 » 8 »

Nouvelle Hevue....... 56 » 29 • 15 »

Parlement.. ......... 60 » 30 » 15 »

Paris.................. 44 » 22 » 11 »

Paris-Journal........ 64 » 32 » 16 »

Patrie................. 64 » 32 » 16 »

Pays.................. 64 » 32 » 16 »

presse................ 48 » 25 » 13 »

Rappel................ 54 » 27 » 13 50

néforme............... 48 » 25 » 13 »

ll.-vcil................. 38 i 19 » 10 0

Hépublique française 64 » 32 » 16 »

Bévue des Deux-Mon. 56 » 29 » 15 »

Siècle................. 64 » 23 . 16 »

Soir .................. 30 » 16 » 8 »

Télégraphe........... 48 » 24 » 12 »

Temps................. 68 » 34 » 17 »

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Univers................ 55 » 28 50 15 »

Union ................ 68 » 35 » 18 »

Vérité................. 36 » 18 • 9 .

Voltaire............... 60 » 30 » 15 »

Les prix qui précèdent sont ceux de la province.
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à tous les autres journaux de Paris donnent éga-
lement droit à la Prime pendant un temps plus ou
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mandats ou chèques doivent être au nom de
M. MADRE, gérant du Grelot, 81, rue Neuve-des-
Petits-Champs, à Paris.

Le Grelot à 1. Grévin

Convenons que ces jours derniers n'ont pas
été d'une gaité folle.

Comme élément, de comique, nous avons en
première ligne :

Le Crime du Pecg.

Si vous trouvez ça drôle 1

Et je veux même à ce propos faire une ré-
flexion.

Il vient de s'ouvrir sur le boulevard Mont-
martre un nouveau Musée qui s'appelle le Mu-
sée Grévin.

Grévin est un homme d'infiniment de ta-
lent,

Un caricaturiste de beaucoup d'esprit.

Mais sapristi, don cher Grévir., quelle drôle
d'idée vous avez eue de prêtervotre nom si po-
pulaire et si parisien pour le coller comme une
étiquette sur une pareille collection d'horri-
bles bonhommes !

J'avoue, pour ma part, que voir déguisés en
abominables momies les gens que je coudoie
tous les jours en chair et en os sur le boule-
vard, me parait d'une joyeuseté douteuse.

Pouah 1

Ces gens-là sentent la mort 1
Ça n'est pas effrayant :
Ça soulève le cœur.
Voilà tout.

Mais enfin, étant donné que tous les goûts
sont dans la nature, — il y a bien des gens
qui nomment M. de Gavardie,— j'admets que
les admirateurs d'empaillés peuvent se gaudir
à votre exhibition.

Mais il y a, ce me semble, certaines conve-
nances que vous devriez, surtout avec votre
sens si fin comprendre mieux que personne.

Eh bien, comment se fait-il que vous ayez
laissé lancer dans tous les journaux une ré-
clame repoussante, par laquelle vous faites sa-
voir urbi et orbi que vous préparez un clou
destiné à épater les populations,

Et ce clou c'est :

L.E CROIE DU PECQ

On y verra :

Les différentes phases du crime,
La lutte des deux pharmaciens,
Le profil enchanteur de la suave Mme Fe-
nayron,

Les traits caractérisés de son beau-frère le
tablelier.
Et finalement,

Le cadavre tel qu'on l'a retrouvé, orné de son
tuyau de plomb en sautoir.

Il est même à croire que votre préparateur
aura été, pour enfoncer plus profondément
votre clou, jusqu'à imiter avec une perfection
rare les asticQts qui se jouaient dans les chairs
putréfiées du malheureux Aubert.

Ah I ma parole d'honneur, c'est à vomir 1

Eh bien, voulez-vous que je vous dise, mon
cher Grévin?

Je trouve cela tout simplement scanda-
leux.

Et certainement vous êtes étranger à celte
spéculation révoltante.
Non!

Vous le délicat, le raffiné, le parisien élé-
gant et fin jusqu'au petit bout de votre crayon,
vous autorisez sans écœurement ce hideux ta -
bleaul

Sapristi, nous ne sommes cependant pas
gâtés sous le rapport de la morale publique de-
puis quelque temps'l

Les saletés des journaux pornographiques ;

Les exploits de souteneurs ;

Les chourinades nocturnes et même diur-
nes;

Les assassinats de toutes grandeurs et de
toutes couleurs ;

Les apothicaires mis en capitolade sous l'œil
doucement attendri de leur bonne amie.

Tout cela finit par hébêter et soûler d'une
dangereuse ivresse les têtes faibles de nos con-
temporains.

Et il y en a un grand nombre 1

Donc, pourquoi assouvir par la reproduction
aussi exacte de crimes effroyables la malsaine
curiosité de quelques cocottes en délire ou de
gommeux déjà à moitié crétins?

Tout cela pour battre la caisse et remplir
celle de vos commanditaires!

Fi le viiain métier et la malpropre besogne !

J 'espère qu'il suffira de vous signaler l'incon-
venance de ce triste boniment pour qu'il dis-
paraisse de votre affiche.

Vous ne voudrez pas qu'on confonde le Mu-
sée Grévin avec un autre Musée :

Le Musée Dupuyltren.

Au moins celui-ci n'est pas public.
Attention, mon cher Grévin, attention !

Nicolas Flammèche.

X

Le conseil municipal vient de voter une
subvention de 300,000 francs pour un Opéra-
Populaire.

Populaire, c'est beaucoup s'avancer.

Je crois,moi, qu'il ne le sera guère!

Que voulez-vous, le public aimera toujours
mieux le Petit Faust que Robert le Diable.

Ne préi'èi'e-t-il pas déjà: Tiens voilà Mathicu\
aux œuvres ravissantes de Parny, Beranger,
Desaugiers et Pierre Dupont ?

X

Le duc de Mecklembourg-Scbiwérin ayant
eu uo fils, on a baptisé le mioche à Postdam en
le gratifiant de 33 parrains et marraines, qui
lui ont donné chacun un prénon.

On le voit, les Allemands veulent être les
premiers en tout

Ils vienDent une fois de plus, de surpasser
en bêtise même les grands d'Espagne !

X

L'Académie travaille, paraît-il, à un diction-
naire historique.

Je souhaite de vivre jusqu'à sa publica-
tion.

X

A. Desprès, chirurgien à l'hospice de la
charité, demande des auditeurs de bonne vo-
lonté, auxquels il se charge de démontrer que
la population républicaine de Paris n'a ja-
mais demandé l'expulsion des religieuses des
hôpitaux.

Avis aux sourds et aux gens qui ne tien-
nent que médiocrement à porter toute leur
barbe.

Le onzième arrondissement va désormais
avoir chaque année deux rosières.

Et dire qu'il n'y en a pas dans le quartier
d'Albert Wolft !

Amère balançoire !

X

M. Négro, mari de la jeune Paûle Minck,
vient de se voir dresser procès-verbal pour
n'avoir pas fait enregistrer son nouveau-né.

Il voulait appeler celui-ci Lucifer-Blanqui-
Vercingétorix et l'employé de la mairie refusa
d'inscrire ces prénoms.

Lucifer et Blanqui sont certainement très
bêtes, mais Vercingétorix vaut bien Eusèbe,
Malgloire ou Hilarion

Puis ce n'est pas l'affaire de l'employé.

Je donne à mon mioche les prénoms que
je veux, et s'il ne vous plait pas de les enre-
gistrer, eh bienl je ne lui en donne pas du
tout! Nous veironscomme cela simplifier les
recherches d'Elat-Civil!

X

Les journaux pourront, sauf disposition
contraire insérée dans le jugement, publier
les comptes-rendus des procès en divorce.

Bravo! pour se guérir du spleen, on n'aura
ainsi qu'à acheter un journal judiciaire 1

X

II est question de décorer Léon Bienvenu
lors de l'inauguration de la statue de Rabelais.

Si jamais les italiens élèvent un buste
équestre à la mémoire de Boccace, nul doute
qu'ils ne s'empressent d'enrubanner toute la
rédaction de l'Evénement Parisien et du
Piron.

BLAGUES ET GNONS

Le Baincy ayant été élevé au rang de chef-
lieu de canton, Léon Say a pris la peine de se
déranger pour aller banqueter dans ce pays.

A quand la suspension d'une séance de la
Chambre pour permettre au cabicet entier
d'aller taper sur le ventre aux pompiers du
hameau de F>iuilly-les-Oies, promu au grade
de commune?

X

Un opportuniste de la plus belle eau vient
de trouver une solution au fameux incident
Camescasse.

Le conseil municipal n'inviterait pas le pré-
fet de police à banqueter avec lui le 13 juil-
let.

Mais il l'autoriserait à prélever 25 sous sur
le budget de la ville pour aller déjeuner aux
environs dans un resta.urant à prix fixe.

X

A propos du préfet de police, la souscription
ouverte par Y Intransigeant pour lui acheter
un casse-tête d honneur marebe très bien.

Je serais curieux de savoir, par exemple,
quel sera le citoyen assez pourvu de toupet
pour aller offrir l'objet en question, en lui fai-
sant un petit speech bien senti.

Et surtout quelle sera la réponse du bénéfi-
ciaire, qui est infiniment trop dépourvu d'es-
prit pour prendre le meilleur parti :

Recevoir le cadeau avec force remercie-
ments, retenir le donateur à dîner, puis lui
J remettre, le soir, une casquette à ponts pour
I lui permettre de rentrer chez lui sans danger.

X

plus, M. Grévy aura la tête couverte d'un bon-
net de velours pourpre brodé en or, d;o(i res-
sort un morceau d'étoffe rouge qui s'attache à
l'épaule gauche. M. le président.devra,'en<ou-
tre, chausser des bas rouges et des souliers ro-

ses.

la grève des

à Joinville-le-

La philosophie pratique,
Pont, entre canotiers :

—Minuit ! passons la nuit à faire du punch!
Il n'y a plus, maintenant, d'autre train que
celui que nous ferons !

Gmngoire.

GAZETTE DE MÛNTRETOUT

M. Grévy en souliers roses

Le roi d'Espagne vient de jouer à M. Grévy
une bien vilaine farce en le bombardant che-
valier do l'ordre de la Toison d'or.

Notre brave président la trouve mauvaise et
pourtatit il ne peut refuser l'honneur insigne
qu'on lui a fait.

Outre le désagrément d'être forcé d'avoir
pour parrains deux réactionnaires des plus
enragés, M. Grévy, qui n'attache pas ses chiens
avec les saucisses de M. de Chesnelong, va se
trouver dans l'obligation de débourser une
diXaine de mille francs le jour de son inves-
titure, sans compter les fiais de mascarade,
car il lui faudra, lui, le bourgeois bourgeoi-
sant de la bourgeoisie, endosser un costume
des plus grotesques pour qu'on lui passe au
cou le petit mouton doré que Philippe-le-Bon,
duc de Bourgogne, choisit en 1420 pour sym-
bole de l'ordre qu'il créa, non en mémoire de
Jason et des argonautes, mais en souvenir
d'une de ses vingt-quatre maîtresses (on allait
bien dans ce temps-là!) la belle Marie de
Rumbrugge, surnommée la Vierge aux che-
veux d'or.

Je ne suis pas curieux, mais je donnerais
bien trois francs cinquante pour être admis à
l'intéressante cérémonie qui se prépare à l'E-
lysée. Ce doit être, en effet, un spectacle uni-
que eu son genre que de voir le beau-père de
M. Wilson revêtu d'une grande robe en velours
foncé, doublée de taffetas blanc, et d'un long
manteau pourpre à revers de satin blanc et
bordé d'une riche broderie en or, sur laquelle
sont représentés les insignes de l'Ordre. De

C'est sans doute à cause de ,
cordonniers que la cérémonie de l'investiture
a été retardée.. ''''''

Il est à souhaiter que la photographie per-,
pétue le, souvenir de ce travestissement pré-1'
sidentiel.

C'est égal, ça doit être bien gênant pour jouer
au billard 1

K\ ■

A bas Harpagon

Il paraît.quede duc d'Aumale brigue très
sérieusement la succession de M. Grévy.

Les.soirées que donne à Chantilly l'oncle du
comte de Paris n'auraient d'autre but- que de'
faire une propagande des plus intéressées, si-
non des plus intéressantes.

En vérité, les journaux de la présidence
sont bien naïfs de prendre au sérieux les in-
trigues orléanistes.

Jamais la- France n'oubliera que ces mes-
sieurs, au lendemain des désastres de 1870,
sont veïius nous réclamer des millions alors
que les Prussiens étaient encore à Saint-De-
nis.

Dans un moment de folie, les- Français pour-
ront peut-être replacer un César, sur le trône,
mais jamais

Jamais en France,
- Un Harpagon ne régnera!

Ces huissiers!

Mlle X— des Folies Boulevardières, vient
d'être saisie... par un huissier.
. Voici comment cet officier ministériel, après
avoir dûment instrumenté, clôt son procès-
verbal d'inventaire:

« ... Nous avons laissé copie du présent! à
Mlle X..., dont le coût est de 7 fr. »

Il n'y a donc pas de censure pour les huis-
siers ?

f. , » • •* * ,

La troisième personne

La comtesse de Bouledegomme est à cheval
sur l'étiquette.

— Vous aurez soin, dit-elle à son nouveau
valet de chambre, de ne me parler qu'à la
troisième personne.

Le même j"ur, le comtesse, désireuse, "de
conduire une amie au Bois, sonne pour avoir
son huit ressorts.

Trois minutes après, le valet revient et,
d'une voix de stentor :

— Madame est attelée.
Tableau!

Différences et couvertures

Quelle différence y a-t-il entre un agent de
Change et un boa ?

C'est que l'un et l'autre avalent souvent
les couvertures qu'on leur confie.

liB système parlementaire

Un mot politique.., si j'ose n'exprimer
ainsi.

— Pourquoi le système parlementaire dôn-
ne-l-ild'aussi maigres résultats?

— Pardieu, c'est parce que nos députés par-,
lent, mentent trop 1

MontreIout.

La scène se passe sur l'une des places de
Metz, devant un petit poste-au seuil duquel
des soldats lézardent d'un air ennuyé, tandis i
que, auprès d'eux, le factionnaire de garde se :
tient immobile, engoncé dans sa capote brune.

Un gamin passe en sifflotant; l'un des Alle-
mands l'interpelle en mauvais français. ;

— Eh! l'ami, avons-nous beaucoup à .atten-
dre avant qu'il soit midi?

— Vous avez encore, reprend le gamin, un
quart d'heure tout juste pour embrasser tous
mon.... dos, si le cœur vous en dit.

Et le gamin, sur cette fière réponse, de jouer
des jambes au plus vite.

Furieux, le soldat se lance à sa poursuite,
mais au tournant de la place il va donner de
la tète contre un major prussien qui faisait sa
tournée et que le choc envoie, du coup,, s'as-
seoir au beau milieu de la chaussée.

Le major pousse un juron formidable et le
soldat, qui sent déjà peser sur sa tète le poids
terrible de la colère de son chef, se précipite à
son secours en balbutiant des excuses

— Mon commandant, ce gamin nous a tous
insultés, mes camarades et moi, il nous a
dit....

Et'le pauvre diable, à mots entrecoupés, se
met à conter l'aventure.

— Triple brute 1 s'écrie le major hors de
lui, puisqu'il te restait un quart, d'heure pour
embrasser son... dos,.qu'avais-tu besoin de
te presser autant ?

«=o—

Dialogue entre gendre et belle-mère:

La bellermère. '— Monsieur, votre conduite
est infâme. Vous avez délaissé votre jeune
femme pour courir après des diôlesses.

Le gendre. — Madame, je.reconnais que
c'est vrai.

La belle-mère, — Vous avouez ?

Le gendre. — Madame, votre fillô est bien
délicate; le médecin m'a recommandé...
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