DE L’ESPRIT HUMAIN. 205
„d’en nourrir aucun qui soit impariait, ou
„mutile de ses membres. Et dans les lieux
„ou certe Loi seroit contraire aux Loix du
„Pa'is, il faut limiter le nombre d’enfans que
„chacun doit avoir, blesser les femtnes avant
„que les enfans ayent sentiment U vie; car
„ce leroit un crime horrible de le faire apris
„qu’ils seroient acheves de former.“
Un habile homme de ces derniers tems
n’a-t-il pas eu raison de s’ecrier sür cet en-
droit, & de dire? quelle folie 1 II eut pu
ajouter quelle pitoyable facon de raisonner!
Est-il rien de plus absurde que c’estun crime
de detruire an enfant dans le ventre de sa
mere lorsqu’il eil forme, & d’ordonner de
l’exposer & de le faire mourir lorsqu’il eil ne?
Je d£fie le plus zdle partisan d’Aristote de
soutenir que ce n’est pas la une des plus ab-
surdes sortises que puisie enfanter un cerveau.
trouble.
XIII.
D I O G E N E.
J’aimerois autant entreprendre de juili-
fier les folies de Diog^ne que ce sentiment
d’Arillote. Lorsque je ressechis aux extrava-
gances
„d’en nourrir aucun qui soit impariait, ou
„mutile de ses membres. Et dans les lieux
„ou certe Loi seroit contraire aux Loix du
„Pa'is, il faut limiter le nombre d’enfans que
„chacun doit avoir, blesser les femtnes avant
„que les enfans ayent sentiment U vie; car
„ce leroit un crime horrible de le faire apris
„qu’ils seroient acheves de former.“
Un habile homme de ces derniers tems
n’a-t-il pas eu raison de s’ecrier sür cet en-
droit, & de dire? quelle folie 1 II eut pu
ajouter quelle pitoyable facon de raisonner!
Est-il rien de plus absurde que c’estun crime
de detruire an enfant dans le ventre de sa
mere lorsqu’il eil forme, & d’ordonner de
l’exposer & de le faire mourir lorsqu’il eil ne?
Je d£fie le plus zdle partisan d’Aristote de
soutenir que ce n’est pas la une des plus ab-
surdes sortises que puisie enfanter un cerveau.
trouble.
XIII.
D I O G E N E.
J’aimerois autant entreprendre de juili-
fier les folies de Diog^ne que ce sentiment
d’Arillote. Lorsque je ressechis aux extrava-
gances