Histoire de l'esprit humain ou mémoires secrets et universels de la république des lettres (2.1765)

DE L’ESPRIT HUMAIN. 271
Aus rajsons de Lucr^ce j’ajouterai gue,
si les principes de IbAme eroienr parsaitement
combines avec ceux du Corps, ii ne ieroit
pas beibin pour produire ia lensanon qu’ils
sussent diretsemcnt frappbs par une maiiere
qui pür penetrer juiqu’ä cux ; dös gue ceux
du Corps seroient rouchds, avec quelque ’c-
geretö que cela le fit, ils s’en ressentiroicnt,
puisqu’un chacun d’eux repondroit cxafte·
ment a un cutre du Corps.
Epicure & les Dikiples croyoient que
l’Ame etoit compoiee d’un certain nombrede
principe?, 00 d’atomesextrßmemcnt deües IX,
& qu’elle etoit une des parties de Fhomme,
corarae les pieds, les mains &c. a la disft-
rcnce pres qu’elle etoit beaucoup plus eiTen-
tielle. L’Eiprit & l’Aine, lelon ces Philoso-
phes, n’droicnt qu’une seultnsture, & leur
Union etoit trös-etroite: i’Entcndement qu’ils
appeb
L®titiÄ mulcent: hic ergo Mens, Anirmjsque eft.
Caetera pars Anim® per toiuni dislita eorpns
Paret, & ad numen Menüs momeinque movetur:
Idquc sibi solum per se sapic , & sibi gauder.
Cum neque res Animam , neque Corpus commovet
ulla.
T. Lucretii, Can, de Kerum nat. Lib. HI. Vers. 10.
& seq.