Histoire de l'esprit humain ou mémoires secrets et universels de la république des lettres (3.1765)

DE LESPRIT HUMAIN. 33
„combar les Sens-mömes, & d£truit les seu-
„les choses par lesqueiles non puissions avoir
„de veritables certitudes. N’efl: ce pas par
„les Sens que le Feu , qu’il appelle le Prin-
cipe de rous les Etres, a fait sür lui quel-
„qu’impression , & qu’il a ete sensible ä sa
„chaleur? Comnient peut-il donc, quand il
„eil· convaincu du pouvoir des Sens pour la
„connoissance du Feu , nier par un fol or-
„gueil des choses qui sont aussi evidentes ?
„Peut-on trouver eine rtbgle plus certaine que
„les Sens pour decider du vrai & du faux?
„Qui ne seroit pas indigne d’une opinion
„qui prefere le Feu, pour construfre tous les
„Etres aux autres choses de la Nature ? „
En verite; Monßeur , je suis charme de la
maniere vive & eloquente avec laquelle Lu-
cröce d6montre le faux du Syst^me du lugu-
bre
Quo referemus enitu ? quid nobis cerritis ipsij
Sensibus eile potest, qui verä, ac falsa notemus?
Prteterca quare quisquam magis omnia tollat.
Et velit ardoris naturam liquere iblam;
Quam neget eile Ignis, suinniatn tarnen ess« relin-
quat?
jEqua videtut enim dementia dicere utrutuque.
T, Lucrst. de Rerum Natura, Lib. I, p. 6d. Vers.
690. & seqq.

Tom. ΙΠ.

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