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lues? Comment concilier leur autorité avec
la liberté de l’inspiration? »

Aux termes de l’arrêté ministériel du 2
Juin 1863, aucune condition d’âge ni de
nationalité n’est imposée aux concurrents.
Les membres seuls du jury sont exclus du
concours.

Les mémoires seront écrits en français, ou
en latin, ou en allemand. Ils seront adressés
franco au secrétariat de l’académie de Stras-
bourg avant le 1er Janvier 1867.

Chaque manuscrit portera une épigraphe
qui sera reproduite sous un pli cacheté où se
trouvera le nom de l’auteur, Ce pli ne sera
ouvert que pour le mémoire couronné.

NÉCROLOGIE. !

;

Les arts ont fait une perte irréparable dans \
la personne de monsieur le duc deMorny,
décédé, le dix de ce mois, au palais législatif
de France.

Tous ceux qui ont véçu dans l’intimité de j
cet illustre amateur des Beaux-Arts, conser- i
veront à jamais le souvenir de sa bienveil- !
lance, de sa bonté. 11 avait l’art de se faire
aimer de quiconque l’approchait. Nous lais-
serons à une plume plus exercée le soin de
raconter en détail cette noble existence,
pour ne nous en occuper qu’au point de
vue des Beaux-Arts, dont l’illustre défunt
fut le protecteur le plus dévoué.

Parmi les collections particulières de ta-
bleaux qui existent aujourd’hui en Europe,
celle de M. le duc de Morny doit incontesta-
blement être considérée comme une des
plus importantes. Celte réunion de chefs-
d’œuvre a été formée avec un goût exquis,
avec toutes les connaissances qu’un amateur
peut acquérir pendant une vie entière con-
sacrée au culte de l’art, et surtout avec ce
tact délicat qui le caractérisait à un haut
degré. En effet, M. le duc de Morny possédait
ce don précieux qui permet à l’homme de pro-
fiter d’une haute condition et des bienfaits de
la fortune pour discerner, juger, apprécier à'
leur juste valeur, les productions du génie
humain. Depuis tantôt trente-cinq ans, M. de
Morny avait consacré une partie de sa fortune
à la formation d’une collection de tableaux,
véritables chefs-d’œuvre de l’art, ancien et
moderne, collection unique et dont il serait
difficile de rencontrer la pareille. Aussi ce
n’est qu’à force de patience qu’il est parvenu
à former cet assemblage d’œuvres supérieures
qui se distinguent par un égal mérite. Sous
ce rapport, M. de Morny était, à nos yeux,
l’incarnation de l’amateur, tel que nous l’a-
vions rêvé. Le monde artistique se rappelle
les deux ventes qu’il a faites, l’une à Londres,
en 1848 ; l’autre à Paris, en 4833. Pour

notre part, nous y avons assisté. Les deux
collections vendues étaient déjà de celles qu’on
a le plus remarquées de nos jours, mais elles
ne répondaient pas complètement à l’idéal que
le propriétaire s’était formé de posséder une
de ces collections irréprochable, et compo-
sées exclusivement de chefs-d’œuvre, joyaux
de l’art, dans toute l’étendue du mot. Aussi,
en livrant aux enchères publiques les tableaux
catalogués en 4848 et en 4833, M. de Morny
eut soin de se réserver ce que sa collection
renfermait de plus précieux, comme base de
l’éditice qu’il comptait élever, et ces ventes
peuvent n’être considérées que comme une
épuration, un élagage; celui qui écrit ces
lignes avait été choisi par M. de Morny pour
rédiger une notice historique de la galerie
admirable qu’il délaisse, et c’est au moment
où ce travail allait se produire que le monde
artistique a à déplorer son grand Mécène.

Cette perte laisse un vide difficile à com-
bler dans le monde des Beaux-Arts.

Héris ,

Expert du Musée Royal de Belgique.

Pour la partie française : J. .1. Guiffrey.

ALLEMAGNE.

(Correspondances particulières).

Hanovre.

M. le Conseiller d’architecture Hase et le château
de Marienbourg.

II se passe ici des choses assez mystérieuses
et trop importantes au point de vue du droit
des artistes, pour que je ne croie pas devoir
les consigner dans votre Journal.

M. le conseiller d’architecture Hase a fait
les plans d’un château gothique qui, sous
le nom de Marienbourg, devait servir de ré-
sidence d’été à S. M. notre reine. D’après
les projets de M. Hase, le château fut bâti
sur un coteau, à une demi-lieue de Nord-
sternmen. C’est un vrai manoir royal, extrê-
mement pittoresque dans toute sa disposi-
tion. Témoignage du génie artistique de l’au-
teur du plan, le Marienbourg est un orne-
ment monumental de ses beaux alentours,
une des plus belles bâtisses modernes dans j
le style gothique. M. Witte, officier, nommé
commandant du château, obtint la direction
des constructions du Marienbourg, sans
qu’il fût tenu compte des droits de M. Hase.
Bientôt circula le bruit que M. Witte était
l’auteur des projets du château, et ce bruit,
venu on ne sait d’où, trouva une certaine
créance, car les décors, l’arrangement de
| l’intérieur, tous les ornements s’exécutè-
rent d’après les idées de M. Witte. Mais ce
devint un ouvrage de Pénélope dont on ne
parvint pas à voir la fin ; ce qui se faisait pen-
dant un été se défaisait ou était changé l’été
suivant et finalement aucun résultat n’était
obtenu. Tout à coup on annonce que l’archi-
tecte du Marienbourg est disgracié et que
l’achèvement du château est confié à M. l’ar-
chitecte-enlrepreneur Opler. Cette nouvelle

surprit tout le monde, car la plupart des gens
comme il faut croyaient que c’était M. Hase
dont il s’agissait, eux qui le savaient l’auteur
du Marienbourg; or une telle disgrâce a des
conséquences incalculables dans une résidence
comme la nôtre.

Les amis de M. Hase qui connaissaient ce
qui s’était passé, lui persuadèrent de de-
mander une audience à la reine pour qu’elle
sût la vérité. La modestie sans exemple de
M. Hase le fit hésiter un instant, mais enfin
il céda et eut l’honneur d’obtenir une audience
particulière. Accueilli de la façon la plus
affable par la reine, M. Hase s’aperçut bien-
tôt que 8. M. n’avait pas la moindre connais-
sance de la marche de l’affaire et qu'elle ne
savait même pas qu’il fût l'auteur du beau
plan de son château. M. Hase eut l’honneur
de présenter à la reine ses premiers dessins
d’après lesquels les plans avaient été exécutés.
S. M. le pria de ne pas l’accuser d’ingratitude
et lui fit don, comme souvenir, d’une très
riche et belle montre.

L’achèvement du château reste pourtant
confié à M. Opler. Il s’agit encore de décorer
et de meubler les appartements du château
pour qu’il puisse enfin être occupé. I! sera
intéressant de voir comment M. Opler s’ac-
quittera de cette importante mission qui est
le complément de l’œuvre et qui doit décider
de l’harmonie de l’ensemble. H.

Weimar.

Sur les fresques du Luther-Bau, commandées à MM.
Pauwels et de Ramberg. — Commande de la Renie de
Prusse à M. Weller, de Cologne. — L'académie. — Le
p rofesseur Niessen.

Si je me trompe, M. le Directeur, votre
journal a déjà donné la nouvelle que MM.
Pauwels et de Bamberg, tous les deux pro-
fesseurs de notre académie, sont chargés
d’orner de fresques les appartements de
l’avant-corps du château de la Wartbourg,
dit Lulher-Bau, pareeque l’on croit que
Luther y a demeuré, pendant son séjour à
la Wartbourg, sous le nom du chevalier
George (Bitter Gôrg). La fondation Tiedge
avait offert d’ériger une statue du réforma-
teur dans l’enceinte de ce bâtiment, mais
8. A. B. le Grand Duc n’a pas accepté cette
offre. Une seconde offre de faire orner l’in-
térieur du Lulher-Bau par des fresques re-
présentant des scènes de la vie du réforma-
teur a eu plus de chance. Le Grand-Duc l’a
acceptée, d’autant plus que lui-même avait
depuis longtemps l’intention de faire exécuter
cette idée. M. Von Schwind, de Munich, n’a
pu se charger de ce travail qui ne laissera
pas que d’offrir certaines difficultés philoso-
phiques pour un des deux artistes auxquels
il est confié.

A propos de la Wartbourg, je puis vous
annoncer que S. M. la reine de Prusse a
demandé à M. Weller, de Cologne, au pin-
ceau duquel le château doit ses magnifiques
peintures décoratives, des esquisses pour
une nouvelle ornementation de la chapelle du
château. Le peintre les exécutera probable-
ment dans le courant de l’été prochain.

Notre académie marche bien et attire déjà
un certain nombre d’élèves. M. le professeur
 
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