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der Kellen à la vie et à l’œuvre de Nicolas
Corneille Moeyart sont d’une étendue et
d’une importance exceptionnelles, il faut
le remercier d’avoir si bien élucidé tout ce
qui se rattache au nom et à l’œuvre d’un
artiste qui a formé de grands maîtres et sur
le compte duquelnous étions jusqu’à présent
très faiblement renseigné.

Ignace van der Stock, encore un maître
inconnu,dont l’eau-forte inachevée que nous
donne v. d. K. dénote les riches tendances
comme paysagiste. Son œuvre est de 9 piè-
ces,plus une douteuse. Bonaventure Peeters
a aussi une notice très bien traitée ; je
m’étonne que les Anversois aient laissé faire
à un étranger une besogne qui leur allait si
bien, car enfin il nous semble que c’est à
Anvers même qu’il faut déterminer l’œuvre
gravé de Bonaventure. Qui sait ? en cher-
chant bien ne pourrait-on pas augmenter
encore le Catalogue dressé par M. j. Ph. v.
d. lv ? Enfin C. Hoeckgeest termine la troi-
sième livraison et la gravure-type est un
charmant intérieur d’église gothique tout
lézardé et de l’effet le plus pittoresque.

Nos lecteurs, s’ils ont pris bonne note de
la description un peu longue mais utile
que nous venons de faire, auront pu se con-
vaincre que si M. J. Ph. van der Kellen
mène son entreprise à bonne fin, elle fera
honneur,non-seulement à celui dont la scien-
ce et l’énergie l’ont conseillée, mais aussi à
la nation où de semblables idées, après
s’être développées, sont honorées et encou-
ragées. Quant à nous, nous pensons que
les services que cette publication peut ren-
dre à la cause des arts sont tels, qu’il serait
à désirer qu’elle ne cessât jamais. S.

CHARLES DE BERIOT

PAR Fr. jRÉTIS.

(Exlraü de l'annuaire de l'Académie royale de
Belgique pour 1871.)

(Suite. — Voir n° 2 page 10.)

A la même époque, De Bériot voulait don-
ner un concert, entreprise toujours difficile
à Londres : il désirait y faire entendre une
cantatrice de grand talent, et, sachant que
j’exerçais quelque influence sur les résolu-
tions de M'ne Malibran, que j’avais vue naître
étant ami de son père, il me pria d’obtenir
d’elle la promesse de chanter à ce concert.
J’eus quelque peine à réussir dans ma mis-
sion, pareeque la grande cantatrice avait
appris que De Bériot avait applaudi avec
enthousiasme le talent de Mlle Sontag. Pour-
quoi donc, me dit-elle, ne s'adresse-t-il pas
à celle qui l’a si bien charmé ? Ce sont deux
talents bien purs, bien polis qui sont (ails l’un

pour l’autre ; le mien est trop sauvage ! Je
laissai passer cette boutade et finis par ob-
tenir ce que je voulais. Ce concert fut l’oc-
casion qui éveilla chez les deux artistes une
affection réciproque, sanctionnée plus tard
par une union trop tôt rompue, hélas ! par
la mort.

De retour dans sa patrie, déjà signalé par
une brillante renommée, De Bériot avait
été présenté au roi des Pays-Bas, Guillaume
1er, qui, bien qu’il aimât peu la musique,
comprit la nécessité d’assurer l’indépendan-
ce d’un jeune artiste qui promettait d’ho-
norer son pays et lui accorda une pension
de 2,000 florins avec le titre de premier
violon de sa musique particulière. La révo-
lution de 1850 vint enlever ces avantages au
virtuose. Après cet événement qui changea
le sort de la Belgique, il retourna à Paris*
Devenu l’ami de Mme Malibran, il voyagea
avec elle en Italie, en Angleterre, en Bel-
gique, et partout s’associa par son talent à
ses succès. Les fréquentes occasions qu’il
avait d’entendre cette femme inspirée, exer-
çaientsur lui-même la plus heureuse influ-
ence ; aux qualités spéciales et si précieuses
de son exécution,s’ajouta dès lors l’élévation
du style. Dans un concert donné au theàtre
Saint-Charles,à Naples,en 1834,il fit naître
l’enthousiasme de l’auditoire, effet très-rare
alors chez les Italiens qui, passionnés pour
le chant, accordaient peu d’attention aux
instruments. Depuis celte époque, ils se
sont transformés et ont porté leur ardeur
accoutumée vers la musique instrumentale,
privés qu’ils étaient de chanteurs remar-
quables.

Devenu l’époux de Mme Malibran, le 29
Mars 1856, il revint avec elle à Bruxelles
le lendemain : tous deux s’y firent entendre,
la première fois dans un concert au bénéfice
des Polonais, la seconde, dans un autre
qu’eux-mêmes donnèrent au théâtre royal
de la Monnaie. Au sein de l’enivrement de
ses succès, Mme Malibran-De Bériot n’a-
percevait qu’un avenir de fortune et de gloi-
re ; cependant elle approchait du terme de
sa carrière d’agitations et de triomphes. Ar-
rivéeàLondres à la fin du mois d’Avril, elle
fit une chute de cheval dont les suites eu-
rent les conséquences les plus funestes.
Traînée sur le pavé à une longue distance,
elle eut le visage déchiré et reçut à la tète
de violentes contusions dont elle ne se re-
mit pas. Son énergie sembla d’abord sur-
monter le mal ; elle revint à Bruxelles et
de là se rendit à Aix-la-Chapelle, où elle
donna deux concerts avec De Bériot ; mais
elle n’était plus la même, son caractère avait
changé, et, pour ses amis, il était évident

que son cerveau avait reçu quelque lésion.
Un engagement la rappelait au mois de Sep-
tembre en Angleterre pour le (estival de
Manchester : elle s’y rendit et s’y fit enten-
dre le premier jour ; mais le lendemain elle
s’évanouit après avoir chanté un duo d’/ln-
dronico avec MmeCaradori. Il fallut l’empor-
ter. A peine arrivée chez elle, des convul-
sions la saisirent ; on la saigna ; mais le
mal lit d’effrayants progrès, et, le 25 Sep-
tembre 1836, elle expira dans les douleurs
aiguës d’une fièvre nerveuse, à l’âge de vingt-
huit ans. Telle fut la fin prématurée delà
cantatrice la plus étonnante dont il soit fai)
mention dans l’histoire de la musique. Des
obsèques magnifiques lui furent faites à
Manchester, et sa dépouille mortelle, trans-
portée à Bruxelles, fut inhumée avec pompe
dans le cimetière de Laeken. De Bériot y
a fait élever un mausolée et la statue de l’il-
lustre artiste y a été placée. (A. continuer.)

ALLEMAGNE.

(Correspondance particulière.)

Berlin, Janvier 1871.

Monsieur le Directeur,

Le reste de la sculpture appartient pres-
queentièrement à l’écoledeBerlin. Ce n’est
pas ici la place pour chanter les louanges
de ;eux qui ont brillé par des portraits en
buste ; ces œuvres ne peuvent vousintéres-
ser qu’au point de vue d’un auteur célèbre,
du personnage représentéou d’uneexécution
remarquable ; je me restreindrai donc ri-
goureusement à ce choix. Comme auteur,
c’est peut-être Bernhard Afinger qui seul
jouisse d’une renommée dépassant les fron-
tières de notre pays. Vous connaissez son
monument d’Ernst Moriz Arndt, à Bonn.
Dans un très joli buste de sa fille, tout le
monde a admiré la beauté tendre des traits,
le charme d’un gracieux sourire et le tra-
vail plein d’esprit et extrêmement fini. Un
autre buste du même artiste représente le
célèbre poète patois du Mecklembourg ,
Fritz Reuter, personnage horriblement dé-
favorable pour la sculpture, mais traité avec
une habileté rare. — Il en est de même du
buste du poète A. E. Brackvogel, sculpté
par Julius Franz.

Parmi les personnages illustres, je trouve
le roi Wilhelm (son nouveau titre n’est pas
encore couramment prononcé par nos lèvres,
à nous autres Prussiens, bien qu’il n’y en
ait pas un parmi nous qui ne consente de
tout cœur à être Allemand désormais) Le
buste est modelé d’après nature (à Ems, en
1869) et sculpté en marbre par Karl Keil,
de Wiesbade ; il n’existe de ce monarque
 
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