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ce ne sont bien certainement pas celles qui
feront le moins bon effet.

J’ai vu un fort beau Slingeneyer, un épi-
sode delà vie de Milton, si je ne me trompe,
puis — dans l’ordre où ils me reviennent à la
mémoire — un très bon tableau de Wau-
ters (Marie de Bourgogne), que le gouverne-
ment vient d’acheter au prix de 12,000 fr. ;
un van Lerius,deuxtableaux d’Alfred Stevens,
déjà connus ; un Robert, (une Italienne) ce
qu’il a fait de mieux ; un Hennebicq (La-
boureurs italiens) fort bien réussi ; un por-
trait crânement peint par Cluysenaar ; un
Heremans ; le grand Bource (La fatale nou-
velle) qui était à la dernière exposition de
Bruxelles et qui vient d’être acquis par le
gouvernement, pour 6000 fr. ; un Clays,
plein d’effet et de talent comme toujours ;
deux tableaux, deux chefs-d’œuvre d’Ad.
Dillens, dont l’un surtout,fia Kermesse d'Am-
sterdam,) est appelé à un réel succès ; un
très important tableau deBaugniet (Visite à
des Bohémiens.)

Parmi les paysagistes, indépendamment
du Fourmois et du Quinaux, que jai cités dé-
jà,il y a le deScliampbeleer,qui était l’année
dernière à Anvers et une Vue des Ardennes,
par Kindermans.

Une toile fort belle de Mlle Collard, une
autre de Coosemans, brillent parmi les
œuvres des réalistes, où figurent d’ailleurs
avec toutes leurs qualités de force et talent,
Artan, Verwée, etc..

Stroobant, Van Moer, et Bossuet se sont
chargés de faire apprécier ce que sont nos
peintres de vues de ville. — Robie tient
haut et ferme sa réputation et celle de
notre école, avec le magnifique tableau de
fleurs et de fruits qui était à la dernière
exposition de Bruxelles.

En ai-je oublié ? évidemment, et des
meilleurs ; mais je tiens beaucoup à ce que
l’on ne m’accuse que d’oubli et non pas
d’exclusion systématique.

Somme toute, on espère avec raison pour
l’école belge, évidemment en progrès, un
succès complet et légitime.

Votre correspondant, mon cher Directeur,
a chaudement défendu le maintien du tem-
ple des Augustins. Au moment où j’écris
ces lignes, j’apprends qu’il a gagné son pro-
cès auprès du Ministre de l’intérieur. D’après
une communication faite en séance du con-
seil communal de Bruxelles, le gouverne-
ment n’a pas consenti à la démolition.

Vous vous souviendrez que je me suis
déjà montré assez tiède au sujet de cette
affaire ; je ne vois pas que le temple des
Augustins puisse mériter, au point de vue
architectural, un enthousiasme effréné pour

sa conservation. Mais du moment où l’on
invoque la question archéologique, la né-
cessité de ne point faire disparaître nos
monuments, ces vieux et impassibles témoins
du passé, ces représentants de notre gloire
ou artistique ou même politique, je deman-
derai la permission de commencer une
campagne acharnée en faveur du maintien
de cette tour, reste de nos remparts, qui se
trouvejuste dans l’axe dunouveau boulevard,
en face des Augustins. et dont personne
jusqu’ici n’a, que je sache, pris la défense.
Tout le monde sait pourtant que c’est
là un vieux débris de ces travaux d’en-
ceinte que l’on lait remonter à 1040.
Evidemment la tour dont je parle est de
date plus récente, mais ne fut-elle que du
XIIIe siècle, qu’elle aurait un âge fort res-
pectable et des services suffisamment longs.
Voici ce que je lis à ce sujet dans l'Histoire
de l'architecture en Belgique, par Schayes, tome
II, page 180 :«.... La plus ancienne en-
ceinte urbaine du moyen-âge, antérieure au
XIIIe siècle, dont à notre connaissance il
subsiste encore des restes apparents, est
celle de la ville deBruxelles, construite sous
Lambert II, comte de Louvain, vers l’an
1040. Elle était de forme ronde, avait 1350
mètres de longueur sur 650 mètres de lar-
geur, et consistait en un mur fort élevé,
épais d’environ sept pieds, construit en blo-
caille avec revêtement de moyen appareil,
et que flanquaient de nombreuses tours hé-
misphériques. »

Lisez bien, je vous prie : des tours hé-
misphériques. Maintenant étudiez l’appareil
de cette tour , consultez le style dans
laquelle elle est conçue, sa porte en plein
cintre, aujourd’hui fermée à l’aide d’une
maçonnerie en briques, voyez son empla-
cement, prenez une carte de Bruxelles an-
térieure au XVe siècle, celle qu’ont publiée,
MM. Ilenne et Wauters, dans leur excellente
histoire de Bruxelles, par exemple, et vous
vous convaincrez que la construction dans
laquelle la pioche dudémolisseur (vieux cliché)
va être mise incessamment et impitoyable-
ment, a pourtant droit à tous les respects.

Je regrette que des hommes autorisés,
les véritables archéologues, que M. Trappe-
niers, qui a si éloquemment et si vaillam-
ment défendu le Temple des Augustins,
n’ait point trouvé une parole en faveur de
cette bonne et vieille tour, qui me parait à
moi avoir un mérite réel et présenter le
plus grand intérêt historique.

La Société de Musique de Bruxelles, dont
je vous ai entretenu déjà, a donné le 3 Mars
courant, une séance musicale, dans laquelle
la vaillante phalange de chanteurs et de

chanteuses a fort bien interprété divers
chœurs du Samson de Haendeî, œuvre que
la Société se propose de faire entendre en
entier, dans un prochain et grand concert.

E. G.

PHILIPPE VAN BRÉE.

Philippe Jacques van Brée, frère cadet de
Mathieu, l’un des régénérateurs de notre
école de peinture et le maître vénéré de la
plupart de nos célébrités contemporaines,
vient de mourir à l'âge de 85 ans.

Bien moins renommé que son aîné, il
possédait pourtant un talent qui, il y a quel-
que quarante ans, pouvait être classé au
dessus de la moyenne ordinaire, mais qui,
depuis lors, a graduellement penché vers
son déclin, car depuis longtemps déjà les
œuvres de cet artiste ne se soutenaient que
par un coloris très riche qui déguisait mal
un dessin devenu impuissant.

Fils d’André, également peintre, et né à
Anvers, le 6 Janvier 1786, il partit jeune
pour Paris où il entra dans l’atelier de Giro-
del ; il visita Rome et revint s’établir à Paris,
en 1818. Plus tard il choisit Bruxelles pour
sa résidence et c’est dans cette ville, dans
une situation que son extrême vieillesse
rendait plus péniole encore, qu’il est mort
le 16 Février dernier.

Quelques-unes de ses productions curent
du succès ; parmi elles nous citerons Atala
et le père Aubry ; Mort de Marie Stuart ; In-
térieur de l'église de St. Pierre à Home, avec
beaucoup de figures, toile d’un grand effet.

CHARLES DE BERIOT

PAR p'R. p'ÉTIS.

(Extrait de l'Annuaire de l'Académie royale de
Belgique pour 1871.)

(Suite et fin. — Voir n° 4 page 28.)

Cependant son esprit avait besoin d’un
aliment : il composait encore. Son dernier
ouvrage est un caprice pour violon et piano
où brillent la jeunesse des idées, la fantai-
sie et le charme. Il a eu la satisfaction de
l’entendre exécuter avec une remarquable
habileté par M. Colyns, jeune professeur
du conservatoire de Bruxelles, qu’il appe-
lait gracieusement son successeur. La poésie
occupa aussi les dernières années de De
Bériot : il a laissé quelques fables où l’on
distingue la justesse de l’expression et le
tour aisé. A la fin de sa carrière, il s’était
épris de passion pour la philosophie et se
faisait lire les ouvrages de Cousin, de Jules
Simon et dequelquesautres philosophes des
derniers temps. Une si courageuse existen-
ce, longtemps si brillante, a trouvé sa fin à
Bruxelles, le 8 Avril 1870, lorsque la para-
 
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