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LE MONUMENT FUNÉRAIRE DE PEP! IL
en combinant tes renseignements fournis par ce qui reste des deux scènes parallèles, nous arrivons
à nous faire une idée générale de l'ensemble, qui ne doit pas s'éloigner beaucoup de la réalité.
Au point de vue constructif, la régularité des assises, qui nous a été d'un si précieux secours dans
la reconstitution des tableaux du temple, est ici moins absolue et présente de petites divergences de
hauteur ainsi que de fréquents décrochements, qui peuvent être imputables à la pente du terrain,
insensible dans l'ordonnance des tableaux, mais qui imposait nécessairement à l'architecte des
dispositions spéciales. En tenant compte de ce fait, il nous sera possible d'estimer, mais seulement
de façon approximative, la hauteur du couloir d'après le nombre des assises dont la hauteur
moyenne est toujours d'à peu près une coudée : le décor sculpté paraît correspondre à 5 assises
et il faut compter 2 assises au moins pour le soubassement, de sorte que la hauteur totale serait
de 3 m. 5o à 3 m. 80, soit sensiblement la meme que celle des autres avenues royales.
La scène se divise en trois tableaux : le premier de ces tableaux, à partir de la porte, est
consacré au défilé des captifs amenés par les dieux O; ceux-ci, réunis en deux groupes et placés
immédiatement au-dessus des deux registres réservés aux prisonniers, sont de taille plus élevée
que ces derniers, mais deux fois moins nombreux; de leurs ligures il ne reste plus que les pieds
et le bout des sceptres de sorte que leur identification est impossible. Les captifs s'avancent en
iiles^), les bras liés de diverses façons, mais toujours de manière à leur imposer les contorsions
les plus cruelles; à quelques divergences de costume, on reconnaît des Anou, des Mentou et
des Libyens, mais les têtes ne présentent aucun caractère assez précis pour pouvoir être consi-
dérées comme des documents éthnologiques; la couleur des corps, variant, de l'orange au brun
foncé, paraît être conventionnelle et destinée seulement à établir une alternance artistique
entre les personnages (voir pl. i3 à 16).
L'inscription en trois colonnes, qui est la même sur les deux parois et qui sépare ce tableau du
suivantreproduit avec des variantes qui n'en changent pas le sens général, celle qui occupe
la place correspondante dans l'avenue de Sahoura, où le texte se présente presque intact; nous
reconnaissons ainsi sans peine dans les fragments conservés la formule de circonstance n je te donne
tous les pays d'occident et d'orient, avec les Anou et les Mentiou qui sont dans tous ces paysn,
formule encadrée de deux phrases plus banales.
Le deuxième tableau, dont nous ne possédons que de rares fragments, était consacré à l'en-
registrement du butin de guerre par les soins de la déesse Seshaït entourée des chefs captifs
et de bestiaux de toute catégorie^. Cette scène bien connue est le complément habituel du
triomphe royal; nous en avons une bonne réplique dans le vestibule du sanctuaire^).
Le tableau correspondant du temple de Sahoura (éd. BoRCHARDT, t. II, pl. 5) est beaucoup mieux conservé, mais le
nombre des figurants est plus réduit.
Le nombre des captifs était d'au moins dix, et probablement davantage dans chaque tlle; tes cordes, qui dans le tableau
d'Abousir retient les prisonniers aux dieux qui tes conduisent deux par deux, ne sont pas figurées ici.
O' Les fragments, figurés à droite et en bas de ta planche i3, montrent qu'it y avait sur la paroi nord au moins deux
textes identiques à cetui qui sépare les deux tableaux, et qui devaient trouver leur place ptus haut dans te couloir, entre
tes sphinx et tes griffons.
Cette scëne occupait la même place dans l'avenue de Sahoura (éd. BoRCHARDT, pt. 5); on n'en distingue ptus que
t'amorce à côté des trois cotonnes de texte.
Tome II, pt. 36.
LE MONUMENT FUNÉRAIRE DE PEP! IL
en combinant tes renseignements fournis par ce qui reste des deux scènes parallèles, nous arrivons
à nous faire une idée générale de l'ensemble, qui ne doit pas s'éloigner beaucoup de la réalité.
Au point de vue constructif, la régularité des assises, qui nous a été d'un si précieux secours dans
la reconstitution des tableaux du temple, est ici moins absolue et présente de petites divergences de
hauteur ainsi que de fréquents décrochements, qui peuvent être imputables à la pente du terrain,
insensible dans l'ordonnance des tableaux, mais qui imposait nécessairement à l'architecte des
dispositions spéciales. En tenant compte de ce fait, il nous sera possible d'estimer, mais seulement
de façon approximative, la hauteur du couloir d'après le nombre des assises dont la hauteur
moyenne est toujours d'à peu près une coudée : le décor sculpté paraît correspondre à 5 assises
et il faut compter 2 assises au moins pour le soubassement, de sorte que la hauteur totale serait
de 3 m. 5o à 3 m. 80, soit sensiblement la meme que celle des autres avenues royales.
La scène se divise en trois tableaux : le premier de ces tableaux, à partir de la porte, est
consacré au défilé des captifs amenés par les dieux O; ceux-ci, réunis en deux groupes et placés
immédiatement au-dessus des deux registres réservés aux prisonniers, sont de taille plus élevée
que ces derniers, mais deux fois moins nombreux; de leurs ligures il ne reste plus que les pieds
et le bout des sceptres de sorte que leur identification est impossible. Les captifs s'avancent en
iiles^), les bras liés de diverses façons, mais toujours de manière à leur imposer les contorsions
les plus cruelles; à quelques divergences de costume, on reconnaît des Anou, des Mentou et
des Libyens, mais les têtes ne présentent aucun caractère assez précis pour pouvoir être consi-
dérées comme des documents éthnologiques; la couleur des corps, variant, de l'orange au brun
foncé, paraît être conventionnelle et destinée seulement à établir une alternance artistique
entre les personnages (voir pl. i3 à 16).
L'inscription en trois colonnes, qui est la même sur les deux parois et qui sépare ce tableau du
suivantreproduit avec des variantes qui n'en changent pas le sens général, celle qui occupe
la place correspondante dans l'avenue de Sahoura, où le texte se présente presque intact; nous
reconnaissons ainsi sans peine dans les fragments conservés la formule de circonstance n je te donne
tous les pays d'occident et d'orient, avec les Anou et les Mentiou qui sont dans tous ces paysn,
formule encadrée de deux phrases plus banales.
Le deuxième tableau, dont nous ne possédons que de rares fragments, était consacré à l'en-
registrement du butin de guerre par les soins de la déesse Seshaït entourée des chefs captifs
et de bestiaux de toute catégorie^. Cette scène bien connue est le complément habituel du
triomphe royal; nous en avons une bonne réplique dans le vestibule du sanctuaire^).
Le tableau correspondant du temple de Sahoura (éd. BoRCHARDT, t. II, pl. 5) est beaucoup mieux conservé, mais le
nombre des figurants est plus réduit.
Le nombre des captifs était d'au moins dix, et probablement davantage dans chaque tlle; tes cordes, qui dans le tableau
d'Abousir retient les prisonniers aux dieux qui tes conduisent deux par deux, ne sont pas figurées ici.
O' Les fragments, figurés à droite et en bas de ta planche i3, montrent qu'it y avait sur la paroi nord au moins deux
textes identiques à cetui qui sépare les deux tableaux, et qui devaient trouver leur place ptus haut dans te couloir, entre
tes sphinx et tes griffons.
Cette scëne occupait la même place dans l'avenue de Sahoura (éd. BoRCHARDT, pt. 5); on n'en distingue ptus que
t'amorce à côté des trois cotonnes de texte.
Tome II, pt. 36.