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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 5,1,1: Texte 1): Histoire naturelle — Paris, 1809

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https://doi.org/10.11588/diglit.4820#0005

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2 HISTOIRE NATURELLE

fertiliser, sans le concours d'un grand fleuve, une terre d'une étendue aussi consi-
dérable et dans une pareille position : tout ce qu'a pu faire depuis leur industrie ,
dès que le Nil eut suivi une autre route, a été de s'opposer, avec un succès qui
alla toujours en décroissant, au dépérissement d'une région autrefois si florissante.

La vallée actuelle du Nil aura donc long-temps formé un long sinus entière-
ment ou en partie baigné par les eaux de la Méditerranée , et son sol ne sera
devenu habitable qu'après avoir été successivement exhaussé par le limon que le
fleuve prend à sa source et transporte, chaque année, vers son embouchure.

On doit de là tirer la conséquence que l'Egypte n'a point été habitée aux
mêmes époques que le reste de la terre, ou du moins qu'elle ne l'a pas été de la
même manière qu'elle l'est présentement : un coup-d'ceil général sur les animaux
qui s'y trouvent, va nous montrer ce qu'il y a de vrai dans cette proposition.

Tel est le point de vue d'où j'ai désiré d'abord de considérer la zoologie de
l'Egypte, persuadé qu'après l'avoir ainsi embrassée d'une manière générale , et en
avoir déjà déduit quelques conséquences utiles , on s'intéressera davantage aux
détails dans lesquels notre sujet va nous entraîner.

On sait (et c'est maintenant un des faits les mieux établis) que chaque région
du globe, séparée par les mers ou circonscrite par de hautes montagnes, a ses ani-
maux particuliers. Si ce n'est pas toujours sans quelques exceptions, ces exceptions
ne détruisent pas, mais confirment, au contraire, cette loi zoologique, dont nous.
sommes redevables au génie de Buffon : elles n'atteignent que ceux d'entre les ani-
maux qui jouissent des moyens de franchir de grands intervalles. Enfin cette loi
reçoit tous les jours de nouvelles applications : elle n'embrasse pas uniquement les
êtres qui se traînent à la surface de Ja terre, ou ceux qui habitent les hautes régions
de l'air; les animaux Neptuniens y sont également soumis. Car si les géographes
ont trouvé à partager les mers en plusieurs bassins circonscrits par des montagnes
sous-marines, les zoologistes en peuvent faire autant, d'après les observations de
M. Pcron, qui a vu les animaux des mers changer à fur et mesure que son vais-
seau l'entraînoit en d'autres régions.

Si, frappé de ces aperçus, on jette un coup-d'ceil attentif sur les animaux de
l'Egypte , on se persuade bientôt qu'il n'en est aucun de propre à ce pays, et qu'ils
lui ont sans doute été fournis par les contrées environnantes.

Nous occupons-nous d'abord des animaux du Nil, nous les voyons partagés en
deux tribus sous le rapport de leur habitation : les uns sont répandus dans tout le
cours du fleuve, tandis qu'il en est d'autres qui s'éloignent peu de son embouchure.

A proprement parler, il n'y a que les premiers qu'on puisse considérer comme
appartenant au Nil : nul doute alors qu'ils n'en aient suivi les révolutions et qu'ils
ne soient entrés avec lui dans la vallée où il épanche présentement ses eaux. Tels
sont un grand nombre de silures, le trembleur, le raschal , le raï , la tortue
molle, le crocodile, le tupinambis, &c. Rien de plus vraisemblable, en effet, si ces
animaux non-seulement ne vivent pas uniquement en Egypte, mais s'ils se trouvent
ailleurs que dans le Nil : or, c'est un fait dont nous avons présentement une con-
noissance positive; les manuscrits et les collections d'Adanson nous apprennent
 
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