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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 5,1,1: Texte 1): Histoire naturelle — Paris, 1809

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https://doi.org/10.11588/diglit.4820#0007

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HISTOIRE NATURELLE

LE POLYPTÈRE BICHIR.

PûLYPTERUS BlCHIR.
Planche 3.

JE n'aurois découvert en Egypte que cette seule espèce, qu'elle me dédom-
magerait des peines qu'un voyage de long cours entraîne ordinairement : car je
ne connois pas d'animal plus singulier, plus digne de l'attention des naturalistes,
et qui, montrant combien la nature peut s'écarter de ses types ordinaires, soit
plus susceptible d'agrandir la sphère de nos idées sur l'organisation.

Il n'y a guère que l'ornithorhynque qu'on pourrait placer sur la même ligne, pour
la singularité de ses formes.

Le bichir paroît en effet comme un composé d'élémens qu'on ne rencontre que
dans des animaux fort différens les uns des autres. Il tient des serpens par son
port, sa forme alongée et la nature de ses tégumens; des cétacées, en ce qu'il est
pourvu d'évents ou d'ouvertures dans le crâne, par où s'échappe l'eau qui a été
portée sur les branchies ; et des quadrupèdes, par des extrémités analogues aux
leurs, les nageoires ventrales et pectorales étant placées à la suite de prolongations
charnues.

Sa queue est beaucoup trop courte, tandis qu'elle est si longue dans les poissons,
qu'elle y supplée au défaut de liberté et de grandeur des membres, et y devient le
principal instrument du mouvement progressif.

Aucun n'a l'abdomen d'une aussi grande dimension.

Le bichir est enfin si remarquable par le grand nombre de ses nageoires dor-
sales, que c'est cette considération qui nous a fourni les élémens de son nom
générique de polyptère.

Tant de singularités feront excuser les détails dans lesquels nous allons entrer.

S- i-er

Des Tégumens du Bichir.

Le bichir est couvert d'écaillés fortes et impénétrables, qui le défendent égale-
ment de tout contact funeste et de la dent des animaux qui seroient tentés de
l'attaquer. Cette solidité provient d'une matière osseuse qui double chaque écaille
en dessous, et qui est si épaisse et si compacte, que la plupart de nos instrumens
tranchans ne parviennent qu'avec peine à l'entamer.

Considérées dans leur ensemble, les écailles paraissent carrées et disposées
comme dans les serpens; mais, si on les examine séparément, on trouve qu'elles
ressemblent à un fer de bêche, et qu'elles s'engrènent les unes dans les autres,
 
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