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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 5,1,1: Texte 1): Histoire naturelle — Paris, 1809

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https://doi.org/10.11588/diglit.4820#0053

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jO HISTOIRE NATURELLE

puisqu'en nous bornant aux quatre espèces du Nil où elle existe, on voit qu'elle
réunit des êtres qui diffèrent les uns des autres, non-seulement par les proportions
de leurs parties respectives (ce qui ne peut avoir lieu que ce ne soit le produit de
beaucoup de différences partielles), mais encore, et d'une manière plus notable ,
par la iorme et la nature des dents.

La prééminence appartenoit sans doute à ce dernier caractère : les dents jouent
tin si grand rôle dans l'économie animale, et sont dans une corrélation si néces-
saire avec les organes de la digestion, et, dans beaucoup de circonstances, avec
ceux du mouvement, qu'on auroit dû espérer de leur emploi le même avantage
dans la classification des poissons que dans celle des mammifères ; leur moindre
modification influe sur les habitudes des animaux, et très-souvent aussi elles sont
un indicateur excellent de l'état des viscères.

Quoi qu'il en soit de ces observations, nous n'avons pas cru devoir nous
écarter, à l'égard du raschal et du rai, de la détermination et de la nomenclature
adoptées dans l'excellente Histoire des poissons de M. le comte de Lacepède :
nous n'avons pas encore réuni assez d'observations pour combiner une méthode
ichthyologique sur toutes les données de l'organisation.

Mais nous nous devions d'insister sur les considérations précédentes, pour pré-
venir le reproche d'anomalie qu'on n'est que trop disposé à faire aux ouvrages de
la nature, quand on ne les trouve pas conformes aux règles établies.

Ce n'est pourtant pas sans quelque regret que nous avons conservé les noms
<Ie characinus dentex et de characinus Niloticus, comme s'appliquant au raschal et
au rai : on va voir pourquoi et de combien de méprises ils ont été le sujet.

Le plus anciennement connu de ces deux poissons est le rai. Ses dents grosses,
courtes et ramassées, l'avoient fait prendre pour un spare par Hasselquist : mais
Linnéus, entraîné par la considération de sa nageoire adipeuse, le ramena bientôt,
et dans l'ouvrage même de son disciple, parmi les salmo, en lui donnant le nom de
salmo deniex. Il lui ôta ce nom dans la suite , et en fit le cyprinus dentex, quand,
disposant ses matériaux pour le deuxième volume de la Description du cabinet
du prince Adolfe-Frédéric, il vint à passer en revue les animaux provenant du
voyage en Palestine , et qu'il s'aperçut ou crut voir que ce poisson n'avoit point de
nageoire adipeuse. Le rai est, en effet, donné pour un cyprinus, dans le prodrome
de ce second volume et dans la douzième édition du Systema notant.

Une autre méprise produisit une erreur d'un efïèt plus fâcheux. La description
qu'Hasselquist avoit faite du rai, est aussi exacte et aussi complète qu'on pou-
voit l'attendre d'un aussi habile naturaliste ; il ne se trompa que sur son nom
appellatif en Egypte , kalb cl-bahr (i), qui est celui du raschal, aussi nommé kelb cl-
moyé. Il paroît que Forskal ne donna d'attention qu'à cette citation, et, certain
d'avoir sous les yeux le véritable kalb el-bahr, il transporta, sans s'en douter, le
nom de salmo dentex du rai au raschal.

Gmelin, qui vint ensuite, et qui travailloit avec trop de promptitude pour
prendre le temps de comparer ensemble deux descriptions originales, se borna à

(i) Kalb el-bahr, c'est-à-dire, chien de mer. Kelb el-moyeh, ou chien d'eau.
 
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