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Jomard, Edme François [Editor]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 5,1,1: Texte 1): Histoire naturelle — Paris, 1809

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https://doi.org/10.11588/diglit.4820#0119

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1 [6 DESCRIPTION DES REPTILES.

culière de leurs pieds, d'où les noms de tortue molle et de testudo trhmguis qui
furent donnéssans distinction à toutes les espèces. Cependant, quand on eut appris
qu'à la circonstance de leur position géographique différente correspondoient
des diversités organiques, on éleva les premières remarques faites à leur sujet à
des conditions classiques d'un degré supérieur.

Nous allons dire ce que sont ces distinctions; mais, pour les présenter avec
plus d'ordre, nous jetterons un coup-d'ceil rapide sur l'ensemble des faits qui
caractérisent les tortues en général.

C'est vraiment les embrasser dans la vue la plus étendue et la plus philosophique
que de les voir comme un amalgame de l'organisation des oiseaux et de celle
des insectes sous le rapport des formes de leur thorax. Par tous les organes
splanchnologiques les tortues se rapprochent des oiseaux ; et ceci doit d'autant
plus surprendre, que leur squelette rejeté à l'extérieur est un fait des forma-
tions entomologiques. Effectivement, la première fois qu'en remontant la série
des êtres on rencontre des animaux avec des parties fixes et résistantes, la péri-
phérie du corps est seule solide, le squelette est extérieur; la peau est immé-
diatement posée sur les plaques osseuses qui la composent, elle y adhère et s'y
confond le plus souvent; et comme ces lames sont disposées en anneaux, et que
ces anneaux sont rangés en série longitudinale, cet ordre nouveau des déve-
loppemens progressifs est déjà un arrangement qui reproduit celui des êtres des
degrés supérieurs : il présente réellement une distribution de vertèbres ; en sorte
qu'il seroit vrai de dire que les êtres ayant déjà atteint ce point élevé des déve-
loppemens, comme les insectes et les crustacés, vivent au centre de leur sque-
lette : or tel est le mode d'arrangement qui caractérise les tortues. Que l'on
arrive plus haut dans l'échelle animale, on voit des parties vasculaires, des
muscles épais et nombreux, s'interposer entre le système tégumentaire et le sys-
tème osseux, et repousser successivement celui-ci de la circonférence au centre.
Bien loin de là, chez les tortues, ou du moins chez la plupart d'entre elles, il n'est
plus même de derme pour tenir lieu d'une dernière enveloppe : elles ne sont
défendues contre l'action des élémens ambians que par des lames cornées, que
par de simples feuillets épidermiques, qui posent à cru sur les os.

Mais les trionyx présentent une exception sous ce rapport. Le tissu tégumen-
taire des autres animaux reparoît : une peau d'une composition uniforme dans
toute son étendue , et pourvue à l'ordinaire d'un épiderme extérieur, revêt la
carapace ; et de plus, ce qui a motivé le nom de tortues molles anciennement
donné aux trionyx, tout le pourtour de leur tronc est formé par un bord épais,
large et flexible. Un cartilage se trouvant à la place de lames osseuses cause cette
anomalie. Ainsi la boîte dans laquelle les tortues se renferment perd chez les
trionyx de son ampleur et de sa solidité. On sait que cette boîte est formée par
le coffre pectoral inégalement partagé, quant aux élémens de ses deux cloisons,
quant aux pièces qui entrent dans la composition de la carapace et du plastron.

Cette carapace, qui forme le premier plan de la boite ou le plafond de la maison
dans laquelle les tortues se retirent, est un bassin elliptique plus ou moins pro-
 
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