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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 5,1,1: Texte 1): Histoire naturelle — Paris, 1809

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https://doi.org/10.11588/diglit.4820#0163

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6o

DESCRIPTION DES REPTILES.

immobile, et tombe dans une sorte de catalepsie : ils le réveillent ensuite, quand
il leur plaît, en saisissant sa queue et la roulant fortement entre leurs mains. Mon
père, ayant été souvent en Egypte témoin oculaire de ces effets remarquables, crut
s'apercevoir que de toutes les actions qui composent la pratique des psylles mo-
dernes une seule étoit efficace pour la production du sommeil ( si l'on peut em-
ployer cette expression ) ; et voulant vérifier ce soupçon, il engagea un bateleur à
se borner à toucher le dessus de la tête. Mais celui-ci reçut cette proposition
comme celle d'un horrible sacrilège, et se refusa, malgré toutes les offres qu'on put
lui faire, à contenter le désir qu'on lui avoit témoigné. La conjecture de mon père
étoit cependant bien fondée ; car, ayant appuyé un peu fortement le doigt sur la
tête de l'haje, il vit aussitôt se manifester tous les phénomènes, suite ordinaire de
la pratique mystérieuse du bateleur. Celui-ci, à la vue d'un tel effet, crut avoir
été témoin d'un prodige en même temps que d'une affreuse profanation, et s'en-
fuit frappé de terreur.

Les psylles se vantent en effet de tenir de leurs ancêtres et de posséder seuls le
secret de commander aux animaux : ils engagent les gens du peuple à les imiter et
à faire des tentatives qu'ils savent bien devoir être inutiles, et qui le sont en effet
constamment; car ceux-ci, se bornant à faire ce qui les frappe le plus dans la pra-
tique des bateleurs, se contentent de cracher dans la gueule du serpent, et ne réus-
sissent jamais à l'endormir (i).

et guérir leurs morsures. C'est ce que Pline nous apprend
par le passage suivant : Crûtes Pergamenus, dit cet auteur,
in Hellesponto, circa Parium, genus hominum fuisse
tradit quos ophiogenes vocat, serpentium ictus contactu
levare solitos , et manu impositâ venena extrahere corpori;
Varro etiamnurn esse paucos ibi quorum saliva contra
ictus serpentium medeantur. Similis et in Afnca gens psyl-
lorumfuit, ut Agatharchides scribit. ... Au reste, la sa-
live de l'homme passoit dans l'antiquité pour avoir beau-
coup d'action et produire des effets très-remarquables sur
les serpens. L'auteur dont nous venons de citer quel-
ques lignes ajoute un peu plus bas : Et tamen omnibus
hominibus contra serpentes inest venenum ; feruntque ictas
saliva, ut ferventis aquœ contactum fugere : quhd si in
fauces penetraverit, etiarn mori ; idque maxime humani

jejuni oris. ( Plin. Hist. nat. Iib. VII, cap. 2.)__

Consultez sur les psylles modernes les Mémoires de
MM. JoIIois et de Chabrol, É. M. t. II, 2..' partie,
pag.jsj. et 52o.

(1) Le batracien figuré pi. 4> %• ' et 2, ne nous est
connu que par un dessin non colorié, et nous ne pouvons
par conséquent rien ajouter à ce que peut apprendre l'ins-
pection de la planche. Nous croyons donc devoir nous
borner ici à remarquer que, dans l'état présent de la
science , ce reptile appartient au genre Crapaud , et
ne peut conserver le nom de grenouille ponctuée qui lui
a été donné dans l'Atlas. Il est d'ailleurs important de
ne pas le confondre avec un autre batracien anoure
pour lequel Daudin a également proposé le nom de rana
punctata.
 
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