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Lafond, Paul; Bosch, Hieronymus [Ill.]
Hieronymus Bosch: son art, son influence, ses disciples — Paris, 1914

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https://doi.org/10.11588/diglit.26139#0097
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CHAPITRE IV

Technique et procédés de Hieronymus Bosch. — Monogramme énigmatique

DE CERTAINS TABLEAUX DE LUI OU DE SES IMITATEURS

A l’inverse de la plupart des maîtres qui groupent leur composition en une
scène principale, l’équilibrant de façon à former un ensemble, Hieronymus Bosch,
d’ordinaire, éparpille la sienne, la disperse de tous côtés, accumulant les détails,
multipliant les épisodes, ne laissant aucun coin de sa toile inoccupé, entassant
sans le moindre souci de la vraisemblance et de la perspective, que cependant il
connaît et met en pratique quand il le veut, des têtes les unes contre les autres,
exhibition étrange de visages bizarres et hétéroclites, tous néanmoins vrais, réels
et vivants. Aussi ses oeuvres parfois finissent-elles par fatiguer l’attention par leur
manque d’unité. C’est là le grand, le véritable défaut de l’artiste, beaucoup plus
choquant, sans doute, pour nous que pour ses contemporains, que les successions
d’épisodes renfermés dans ses tableaux divertissaient et amusaient quand ils ne
leur servaient pas d’enseignement et de leçon. A quel sentiment a obéi Jérôme
Bosch en surchargeant à ce point ses panneaux ? Nous ne le voyons pas claire-
ment. Cependant cette surcharge est un ordre relatif et semble voulue. Peut-être y
a-t-il été simplement incité par le désir d’exprimer le plus de choses possible ; il
n’en est pas moins arrivé fréquemment par ce procédé à rendre sa pensée diffuse.

Eugène Fromentin (i), à propos des frères van Eyck et de Memling, se
demande « comment se sont formés leurs talents ? Quelle éducation supérieure a
pu leur donner tant d’expérience ? Qui leur a dit de voir avec cette naïveté forte,
cette attention émue, cette patience énergique, ce sentiment toujours égal, dans
un travail si appliqué... » Comme Hieronymus Bosch possède le même métier,
la même technique, la question se résoud plus facilement pour lui ; il n’a eu
qu’à suivre la voie tracée par ces maîtres, ce qui l’a conduit à devenir un des
artistes les plus complets que l’on puisse trouver. Sa peinture ferme, dure, plate,
infiniment travaillée et conduite, est véritablement superbe et ne saurait jamais
être assez louée.

(i) Eug. Fromentin. Les Maîtres d’autrefois.

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